Le groupe français d'énergie et d'environnement français ambitionne de devenir opérateur d'un réacteur nucléaire de troisième génération EPR "à partir de 2015". En attendant, il lance une offre d'achat de 11,2 milliards d'euros sur les parts qu'il ne détient pas encore dans sa filiale belge Electrabel (49,9% du capital), premier producteur d'électricité en Belgique.
Le rachat de l'intégralité d'Electrabel avait été maintes fois évoqué dans la presse, mais les dirigeants de Suez avaient démenti, jugeant que leur position leur convenait "parfaitement".
Selon un courtier interrogé mardi par l'AFP, cette opération était attendue "car Electrabel est une vache à lait pour le groupe". Le groupe belge a annoncé début août une hausse de 5,9% de son chiffre d'affaires au premier semestre, à 6,151 milliards d'euros.
Par cette opération, Suez "favorisera la création d'un pôle européen fort dans l'électricité, basé à Bruxelles, organisé autour d'Electrabel. Le dialogue avec les autorités belges sur des sujets importants tels que l'approvisionnement énergétique de la Belgique et sa politique nucléaire sera renforcé et structuré", souligne le groupe.
Selon Suez, "la complémentarité d'Electrabel et de Suez permettra de consolider l'expansion déjà entamée hors de Belgique dans le domaine de l'énergie".
Le groupe français prévoit de porter à quelque 15% sa part de marché à moyen terme en France et, dans cette perspective, d'investir environ 1 milliard d'euros dans des projets de capacités nouvelles, incluant une participation dans le réacteur nucléaire de troisième génération EPR, de nouvelles unités à cycle combiné gaz et des unités d'énergie renouvelables (voir encadré).
Le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, cité dans le communiqué, estime que cette opération va permettre de créer "un puissant leader européen franco-belge dans l'énergie et l'environnement", et se dit "convaincu de la création de valeur qui en résultera pour le groupe, pour ses actionnaires et pour les intérêts européens dans les secteurs de l'énergie et de l'environnement".
Le français, qui s'est progressivement recentré sur deux coeurs de métier, l'énergie et l'environnement, était devenu actionnaire majoritaire d'Electrabel en décembre 2003.