L’Eurométropole de Strasbourg (Bas-Rhin) entend mettre de l’ordre face à la vogue Airbnb. Elle a voté, le 19 novembre, un durcissement de sa réglementation sur la location de meublés touristiques. Celle-ci « entraîne chaque année la perte de 200 à 300 logements, l’équivalent de près de 10 % de la production neuve », explique-t-elle. Ce qu’elle voit comme un « détournement » à contrecarrer. « Répondre aux besoins de logements de la population commence par cette lutte. Le durcissement du règlement doit permettre de préserver l’accès au logement aux familles, notamment dans le centre de Strasbourg », déclare Suzanne Brolly, vice-président à l’habitat de l’Eurométropole.
Un règlement municipal modifié
La délibération du 19 novembre modifie le règlement municipal des changements d’usage de locaux d’habitation que l’Eurométropole avait approuvé le 30 juin 2016 et prendra effet au 1er janvier prochain. Elle prévoit que la part de logement non touristique par immeuble atteigne au moins 60 % de la surface (contre 50 % auparavant). Elle n’autorise plus qu’un seul changement d’usage, au lieu de deux, pour un meublé de tourisme par personne physique. Elle réduit de 9 à 6 ans la durée de location en meublé touristique et l’assortit d’une seule reconduction possible pour trois ans et sous condition de pouvoir justifier d’une amélioration énergétique du logement. Elle prend également des dispositions pour limiter la location de meublés touristiques le long de lignes de tramway à Strasbourg, de sorte à privilégier la transformation en bureaux.