La halle ferroviaire de la gare Saint-Lazare dans le 8ème arrondissement de Paris va faire peau neuve. En 2015, l’édifice 8 500 mètres carrés sur trois niveaux (R+1 + combles) a changé de main et appartient en grande partie au promoteur parisien Soferim. En partie seulement, car le groupe La Poste possède toujours la majorité des volumes du rez-de-chaussée. Au total, Soferim détient - pour un prix tenu secret - près de 6 000 m² de la halle qui fut l’une des cantines de la SNCF (plus de 12 000 repas étaient servis chaque jour en 2014). « Nous l’avons acquis sans condition suspensive d’obtention de permis de construire ni de financement, indique Jean Papahn, fondateur et président de l’entreprise. Nous sommes en train de réfléchir à ce que nous allons faire, nous aimerions avoir une idée précise dans le courant de l’année 2015. » Aujourd’hui, le promoteur réfléchit à la possibilité d’ouvrir une école de commerce, un campus universitaire, un multiplexe de cinéma, un espace de coworking, un centre sportif, et pourquoi pas, si la ville de Paris l’autorise, un casino.
Gagner 6 mètres de hauteur grâce à la loi Alur
A ce jour, le chef d’entreprise est sûr d’une chose : le bâtiment a va prendre de la hauteur. « Grâce à la loi Alur, nous ne sommes plus limités par le coefficient d’occupation des sols et pouvons gagner 6 mètres de hauteur en rehaussant le bâtiment jusqu’au faitage de l’édifice voisin », signale Gilles Robin, directeur général de l’entreprise. Trois ou quatre étages supplémentaires pourraient être créés, ce qui permettrait de gagner 3 400 m² de surface supplémentaires. A condition que les piliers du bâtiment puissent supporter la charge… Pour déterminer leur résistance, « nous allons procéder à une mise en charge des piliers avec des bâches à eau, explique Jean Papahn. Durant ce procédé, un appareil va mesurer la résistance de chaque pilier. »
Les piliers de la halle ne représentent pas la seule contrainte technique à la réhabilitation du bâtiment. Le centre d’aiguillage de la gare Saint-Lazare est accroché en suspension de la structure. Par ailleurs, une ligne haute tension (25 000 volts) passe sous l’édifice. Et pour couronner le tout, la ligne commerciale Paris-Le Havre longe qui la halle termine sa course sous le bâtiment.