Série "bâti-viticulteurs" (5/7) : Laurent Cisneros met du vin dans le gaz

Footballeur, puis spécialiste des systèmes de chauffage, Laurent Cisneros rachète le château de Rouillac en 2009. Dans les terres de Graves, l'entrepreneur a su faire sa place dans le monde du Bordeaux.

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Laurent Cisneros dans les vignes du château de Rouillac à Canéjan (Gironde)

La vigne occupe désormais 80 % de l'agenda surchargé de Laurent Cisneros, propriétaire depuis 2010 à Canéjan (Gironde) du Château de Rouillac, un domaine situé au cœur du vignoble de Pessac-Léognan qu'il a profondément restructuré et placé en agriculture raisonnée. Le reste de son temps, cet ex-footballeur de l'AS Cannes dirige à Angoulème Noveha et ECC (Energie, chauffage, confort), respectivement entreprise générale de second œuvre et spécialiste en maintenance et installations de systèmes de chauffage multi-énergies.

Dans ses vignes, comme sur ses chantiers, l'ancien avant-centre est attaché à la complémentarité des hommes et sait reconnaître les compétences. « Dans la viticulture comme dans le bâtiment, l'homme est au centre de tout, c'est lui qui détermine la qualité du travail. Dans les deux cas, le savoir-faire repose sur des fondamentaux ancestraux et on ressent la fierté du travail accompli », estime-t-il. Fils d'un père immigré espagnol, Laurent grandira dans le sud-ouest avant de tenter sa chance dans le football en 1989, mais très vite il doit renoncer à sa carrière sportive.

Armé d'un BTS d'action commerciale, il intègre alors l'entreprise familiale DGS (Dépann' gaz Services). « Je me suis formé à l'AFPA, développé les énergies renouvelables et le service après-vente auprès des particuliers, et me suis engagé à 26 ans au sein du CJD (centre des jeunes dirigeants) », raconte-t-il. En 2000, seul aux commandes de DGS, il développe la PME, créant huit agences et près de 70 emplois. Il fonde en parallèle Noveha. « Le modèle économique fonctionnait. J'envisageais une couverture nationale », poursuit-il. A ce moment, le leader européen des chaudières propose de racheter DGS. Laurent Cisneros refuse d'abord. Puis, il a le coup de foudre pour le Château de Rouillac. Il veut relever le défi de remettre à flot une propriété en difficulté. L'ancienne demeure du Baron Haussmann abrite une chartreuse, un vignoble, des écuries sur un domaine de 36 hectares. Pour des cavaliers comme sa fille aînée et lui, on ne pouvait rêver mieux.

Ambassadeur international du Pessac-Léognan

En s'installant dans le Bordelais, Laurent renoue avec une tradition familiale. Son arrière-grand-père cultivait au début du XX e siècle une vigne entre Tolède et Madrid où la famille possède toujours deux hectares qu'un jour ou l'autre, il faudrait retravailler. Laurent Cisneros le fera sûrement.

Pour l'heure, le jeune viticulteur a toujours la fibre du BTP. Elle l'a conduit à conserver Noveha et à racheter en 2012 une entreprise de maintenance devenue ECC. « Ce n'était pas une nécessité économique, mais fédérer, manager des hommes qui ont compris les enjeux, cela m'intéresse toujours », souligne-t-il.

Le monde feutré des viticulteurs a su reconnaître dans le bâtisseur, un dynamique développeur puisque Laurent Cisneros est aujourd'hui chargé de promouvoir le Pessac-Léognan à l'international. « Le sport m'a donné la culture de l'effort et de la performance. Le réveil du Château de Rouillac fait partie des défis que je me suis lancés. Il faut savoir utiliser son énergie à bon escient », commente l'homme pressé.

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