En recevant le prix Stars & Métiers 2013, catégorie "Dynamique en gestion des ressources humaines", Frédéric Boissière est, à 33?ans, un artisan comblé. Ce menuisier qui a suivi la formation MBOC (formation à l’ossature bois du CNDB) a réalisé une première maison bois en 2005, «?à un maçon qui partait en retraite?!?» Aujourd’hui, l’entreprise en réalise plus d’une vingtaine par an, en BBC ou à énergie passive. L’éco-artisan s’est transformé en manager pour «?élaborer une stratégie de fidélisation de ses salariés?» dans une entreprise qui est passée de 4 à 18?salariés en sept?ans.
Le bénéfice des avantages sociaux
Pour le jeune dirigeant, pas de doute?: «?L’entreprise est au service des salariés et non le contraire.?» Cette démarche trouve une expression concrète?: ici, l’entretien individuel n’est pas bâclé. Chacun bénéficie des chèques-vacances, des paniers-repas, d’une revalorisation salariale et d’une mutuelle d’entreprise ainsi que d’un plan d’épargne salariale. «?Nous avons aussi mis en place la semaine de quatre jours depuis quatre ans, soit un temps travaillé de 8?h ¾ par jour pour les charpentiers et les menuisiers?», souligne Frédéric Boissière. C’est ainsi que le vendredi n’est pas travaillé et offre trois jours de repos à ces salariés. «?Cette organisation permet d’être plus productif dans une très bonne ambiance et de dégager une meilleure rentabilité sur les chantiers.?» Outre la motivation du personnel, la semaine de quatre jours permet de dégager une flexibilité en proposant aux salariés, en cas d’urgence, d’effectuer des heures supplémentaires le vendredi.
De l'entreprise à la coopérative
Quant au turn-over du personnel (moyenne d’âge?: 30?ans), il est logiquement très faible. Cette stabilité permet de franchir de nouvelles étapes, comme la production de structures de menuiserie ou de charpentes en kit, vendues à des professionnels du bâtiment effectuant eux-mêmes leur mise en œuvre. Depuis janvier?2013, la SARL Boissière et Fils a créé avec huit autres entreprises artisanales la coopérative La?Batisse, qui totalise 90?salariés pour 10?M€ de CA cumulés. «?Il s’agit de travailler dans le cadre de la loi de 1990 et de formaliser une démarche lancée en 2005?», indique Frédéric Boissière, dont le management a fait des émules parmi les salariés des autres coopérateurs avec des résultats tangibles.