Dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 janvier, le premier train de Séco-rail (Colas) chargé de granulats a relié la carrière de Roy (non loin de Thouars dans les Deux-Sèvres) à la centrale d'enrobage de Gennevilliers.
Premier train en ce sens que Séco-rail intervenait pour la première fois en tant qu'opérateur de fret ferroviaire. Profitant de la libéralisation du secteur, la filiale de Colas, spécialiste de la construction et de la maintenance de voie, s'inscrit d'emblée comme un acteur majeur avec Veolia Cargo et EWS. L'objectif est d'être en mesure en milieu d'année 2007 de transporter par ses propres moyens les trois millions de tonnes annuelles jusqu'alors confiées au Fret SNCF.
Une demande de licence avait été déposée en mars 2006 et obtenue en mai. Dans un premier temps, Séco-rail opérera uniquement pour les besoins internes du groupe, tractant des trains de granulats à partir des carrières de Roy (deux trains quotidiens dès janvier), de Raon-l'Etape (Vosges) et des carrières CCM (Anor, Nord). Des certificats de sécurité ont été demandés sur une cinquantaine d'axes en vue de desservir les centrales d'enrobage en région parisienne, en Picardie, dans le Centre, en Champagne et dans le Bordelais. La montée en puissance se fera progressivement, en fonction de la disponibilité des moyens humains et matériels. A ce sujet, Séco-rail a passé commande de vingt locomotives thermiques dont les livraisons s'étaleront jusqu'en juillet prochain et de 180 wagons-trémies dont la première moitié sera opérationnelle entre mars et juin prochain.
Avec cette nouvelle activité, la stratégie imaginée par Alain Dupont prend corps. Le P-DG du numéro un mondial de la route veut non seulement maîtriser la production de matières premières, mais également leur transport. Avec l'objectif de fiabiliser les performances du fret ferroviaire en terme de délais - réduction des temps de trajet - et de qualité de services. En France, les granulats sont encore fort peu transportés par le rail. En 2005, seulement 3,4% contre 5,2% par la voie d'eau et 91,4% par la route.
Julien Beideler
