Se regrouper pour optimiser les achats

La massification des achats des bailleurs sociaux grâce aux groupements d'intérêt économique (GIE) peut réduire leurs dépenses tout en leur permettant de se développer.

 

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Les GIE 1001 Vies Habitat économise de 5 à 20% sur les travaux de réhabilitation de ses résidences, ici à Cergy-pontoise (Val d'Oise).

Le temps est aux économies, et ce n'est pas un hasard si, parmi les fonctions des groupements d'intérêt économique (GIE) de bailleurs sociaux, la politique des achats est de plus en plus présente. « Dans le cadre de notre plan stratégique Vision 2022, nous avons mis en place, cette année, une direction spécifique au sein de la direction technique du GIE Poly-Ouvrages [regroupant les services maîtrise d'ouvrage et développement de LogiRep, Trois Moulins Habitat et LogiStart, trois filiales du groupe Polylogis], explique Daniel Biard, président de Polylogis. La politique d'achat s'intègre à la volonté de créer de la valeur ajoutée par l'optimisation des coûts et des recettes. » Du côté du GIE Garonne Développement (OPH31, groupe des Chalets, Toit familial de Gascogne… ), qui a compétence sur la maîtrise d'ouvrage, une réorganisation intervenue en 2018 a vu la création d'un service conception technique et achat : « Notre volonté d'affirmer une politique d'achat est née du constat qu'il importait de répondre à l'inflation des coûts d'opérations et de travaux », explique Adrien Ramirez, responsable des réhabilitations, bientôt chargé de la partie opération des réalisations au sein du GIE. Chaque groupement définit le champ de sa politique. Ainsi, Garonne Développement lie la sienne à la maîtrise de la conception technique. « Tout en respectant la politique technique des différents bailleurs du GIE, nous faisons en sorte que les logements produits soient cohérents, ajoute Adrien Ramirez. Grâce à notre politique d'achat, nous pouvons par exemple éviter les lots infructueux. »

Contrats-cadres. C'est ce qu'entreprend 1001 Vies Habitat, qui, sous l'impulsion de Nicolas Valière, responsable des achats techniques chargé des dépenses de réhabilitation, a mis en place une mutualisation des opérations sur l'ensemble des territoires, v i a des contrats cadres, pour chacun des corps d'état séparés : « Cela procure aux fournisseurs une visibilité pour les prochaines années, tout en nous faisant gagner du temps en procédure. » Pour le GIE de Polylogis, l'objectif vise à atteindre 10 à 11 % d'économies sur l'ensemble des prestations, soit environ 60 M€. C'est le cas sur la fourniture d'énergie des locataires. L'un des bailleurs a pu, grâce aux négociations menées par le GIE, économiser 70 000 € sur une consommation de 42,8 millions de kWh : « Ce n'est pas toujours ainsi, tempère Daniel Biard. Parfois, comme avec les assurances, le regroupement permet de mieux négocier la hausse prévue et la rendre plus supportable. » D'autres GIE qui ne s'étaient pas encore penchés sur la question, commencent à s'y intéresser, à l'instar de La Ville Autrement (lire page suivante) : « Jusqu'ici, nous nous étions focalisés sur la mutualisation de la fonction support et non sur les achats, explique Cédric Van Styrène, son directeur général. Ça ne signifie pas que l'on ne va pas y réfléchir. »

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