Engagée dans une démarche PEFC depuis 2008, l’entreprise Scierie Moulin a souhaité aller encore plus loin dans sa politique environnementale. Sébastien Rolly, directeur commercial, explique l’importance de cette démarche volontaire : « Nous sommes dans une logique globale et nous nous efforçons d’accompagner les producteurs forestiers et toute la filière locale. » Le choix a donc été fait de réaliser un bilan carbone en partenariat avec l’Ademe. « Le réel intérêt de cette démarche, explique le responsable, c’est de mettre en avant la provenance française des bois. Nous sommes une PME familiale qui revendique ses racines. » Pour Scierie Moulin, le bilan carbone est un outil indispensable pour identifier ses marges de manœuvre en matière de réduction d’émissions de CO2. Cette démarche volontariste intègre les deux types d’émissions de CO2 de la méthodologie : celles liées aux activités sur lesquelles l’entreprise peut agir directement en son sein (niveau interne) et celles sur lesquelles l’entreprise veut agir directement ou indirectement (niveau intermédiaire et global), comme pour le transport des clients notamment.
Deux nouvelles usines
L’audit a été effectué l’an passé, et a permis de sortir un chiffre : 1 m de bois scié représente 13 kg d’équivalent carbone et donc de définir des axes de progrès : l’amélioration du poste transports, et surtout la transformation sur sites des connexes (écorces, sciures et plaquettes). Ce dernier point permettant d’économiser près de 10 000 tonnes équivalent carbone en évitant de faire rouler chaque jour des dizaines de camions qui livraient jusqu’alors les industries du panneau et les papeteries françaises.
« Nous ne pouvions pas nous satisfaire de simplement disposer de cet indicateur, précise Sébastien Rolly. Nous avons donc créé une nouvelle société qui s’appelle Moulin Bois Energie. Celle-ci intègre deux usines en une qui permettent de transformer et valoriser nos connexes directement sur place et donc de nous éviter encore du transport inutile. » Ces usines comprennent une unité de cogénération à partir de biomasse et une unité de production de granulés de bois. Le bilan carbone passera ainsi de 13 kg équivalent carbone/m scié à 8 kg équivalent carbone/m scié.
Les négoces commencent à suivre
Une démarche innovante qui commence à séduire les négoces, même si Sébastien Rolly constate que « beaucoup de monde se focalise sur le PEFC que nous avons accompli depuis déjà longtemps. Aujourd’hui, l’enjeu est sur la présence au sein des grands groupes de négoce de produits avec un étiquetage environnemental ». Une politique environnementale qui fait la fierté de l’entreprise en interne avec un renforcement de la fibre « verte » chez les salariés. « Nous avons la farouche volonté d’améliorer cet indicateur et tout le monde est concerné. Nos collaborateurs travaillent activement sur toutes les sources de réductions d’émission de CO2 proposées. » Des pistes d’amélioration sont déjà à l’étude, notamment la diminution du périmètre d’approvisionnement car le principal poste de consommation reste la gourmandise des camions.



