Deuxième cause d'incendie dans l'habitat après les inserts au bois, l'électricité a fait l'objet de plusieurs évolutions réglementaires pour rehausser le niveau de sécurité et éviter les drames. Mais les chiffres présentés par l'association Calyxis, conviée par Schneider Electric à la conférence de lancement de son produit D'Clic'Arc, montrent qu'il reste du chemin à faire. On dénombre encore chaque année 800 morts par incendie d'origine électrique dans l'habitat. Et on estime à deux tiers la proportion de logements qui ne seraient pas aux normes contemporaines de sécurité.
Arcs électriques
Si les dangers d'électrocution ont été maîtrisés grâce à la généralisation des liaisons différentielles, les départs de feu liés aux arcs électriques restent fréquents. Ils proviennent de la carbonatation des multiprises ou des gaines entourant les câbles, phénomène qui rend ces matériaux conducteurs et qui favorise ainsi la propagation de l'incendie.
D'Clic'Arc
Pour répondre à ce danger, Schneider a lancé début septembre sur le marché un détecteur d'arcs électriques, baptisé D'Clic'Arc. Cette innovation, qui ressemble à un disjoncteur traditionnel, s'installe en départ de tableau, de préférence sur la rangée correspondant aux alimentations électriques utilisées fréquemment dans la vie quotidienne. Il détecte les arcs, et trie entre ceux normaux (liés au branchement ou au débranchement d'un appareil, par exemple), et ceux qui risquent de créer un incendie. Quelques millisecondes suffisent pour que D'Clic'Arc coupe l'alimentation électrique sur la zone concernée.
De l'Amérique à l'Europe
Ce lancement correspond à l'adaptation pour le marché européen d'un produit déjà très présent en Amérique du Nord. Il est obligatoire aux Etats-Unis depuis le début des années 2000. Difficile d'établir une corrélation stricte, mais le nombre d'incendies électriques par an y est environ de 400 par million de logements, contre 720 en France. Schneider Electric fait le pari que la protection contre les arcs électriques y est pour quelque chose, et entend profiter de son avance technologique pour imposer cette solution en France puis en Europe dans les années qui viennent. Notre pays constitue donc pour l'entreprise une terre de test, choisie d'une part parce que les tableaux électriques sont parfaitement accessibles et d'autre part du fait des marges de progression en matière de sécurité électrique.