Fin 2020, l'entreprise finlandaise d'équipements de levage Konecranes fermait ses portes à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), laissant vacant un vaste terrain industriel de 14 ha pour 28 000 m2 bâtis. Près de cinq ans après, le site a repris vie sans artificialisation supplémentaire, grâce à l'intervention des collectivités locales et à la société d'économie mixte pour la coopération industrielle en Bourgogne (Semcib). Cette SEM, détenue majoritairement par la région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), la communauté urbaine Creusot-Montceau et la Banque des territoires, « a décidé de prendre rapidement le contrôle foncier du site pour sa réindustrialisation », explique son directeur général, Frédéric Debleds. L'acquisition s'est opérée dès 2021 via l'établissement public foncier (EPF) Doubs-BFC, pour un montant de 2 M€.
Ce montage a laissé à la Semcib le temps de commercialiser les surfaces disponibles et d'opérer les investissements nécessaires à l'installation des premiers locataires sans entamer sa trésorerie. Puis, dès 2022, elle a racheté à l'EPF 8 000 m2 qu'elle a « remis à niveau » moyennant 750 000 euros d'investissements, pour un premier locataire, Corail-SM (engins de travaux ferroviaires et souterrains).
L'an dernier, la Semcib s'est rendue propriétaire d'une deuxième tranche de 6 700 m2 , pour 850 000 euros, et a accueilli deux autres sociétés : Navya Mobility (véhicules autonomes) et Novium (travaux ferroviaires). Les derniers 13 000 m2 seront acquis courant 2025, tandis que s'engageront cet été les travaux (1,6 M€) destinés à accueillir le quatrième et dernier occupant, Corail-Tunnelier (porte- voussoirs électriques). Le dévoiement des réseaux, nécessaire pour doter chaque locataire de son abonnement individuel au gaz et à l'électricité, mobilise à lui seul un budget proche de 500 000 euros. « Il a été confié au contractant général Keops », précise Nelson Verissimo, chargé de projet à la Semcib.
Amener la biodiversité
Ainsi réoccupé à 100 % avec un effectif cumulé de 180 salariés, le site, rebaptisé Valerius, « compte plus d'emplois qu'il n'y a eu de licenciements [130, NDLR] », se félicite Jean-Claude Lagrange, président de la Semcib. La SEM souhaitant maintenant le requalifier, elle prépare un appel d'offres afin de désigner une équipe d'architectes et de paysagistes. Outre la reprise du clos couvert, la Semcib souhaite réduire les consommations énergétiques et, axe majeur pour elle, (ré) introduire de la biodiversité sur les 14 ha. « Un effort important sera entrepris sur la végétalisation et la préservation des espaces naturels, la gestion des eaux pluviales, celle des flux de circulation et du stationnement, la création de cheminements piétons… », indique Frédéric Debleds.
Cette nouvelle tranche représente un coût estimé de travaux de 2,7 M€. La région pourrait les subventionner à 30 ou 40 %, sous réserve que soient respectées ses règles d'« écoconditionnalité ».