Après avoir imprégné son activité de l'écologie intégrale théorisée par le pape François, le groupement d'achats Le Cèdre (groupe Théos) la prolonge dans l'extension de ses locaux à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). Les aménagements intérieurs de son nouveau bâtiment de 1 200 m2 , inauguré fin juin (coût d'opération de 3 M€), ont été définis en concertation avec ses usagers. S'agissant de son édification, l'écologie intégrale s'est traduite dans les objectifs d'une performance énergétique passive (moins de 15 kWhep/ m2 ), du recours aux matériaux bas carbone, de circuits courts pour leur approvisionnement et de maximisation du réemploi, de sorte à atteindre le niveau E3 C2 du label E + C-.
Confort d'été
Ainsi, la structure, préfabriquée, est constituée d'une ossature en bois massif et de lamellé-collé en douglas. Elle est isolée par un mélange de béton de chanvre et de chaux au niveau des murs et par de la paille en toiture. Extraites des carrières de Lanvignes et de Comblanchien, les pierres de Bourgogne façonnent les murs de refend et le sol du rez-de-chaussée. « Ces choix sont déterminés par le souci premier d'assurer à nos personnels et aux visiteurs un confort d'été, devenu la préoccupation majeure », commente Gilles Chevallier, membre du directoire de Théos. Des panneaux photovoltaïques en toiture d'une puissance de 15 kWc tapissent la couverture mais, précise le dirigeant, « nous avons atteint le niveau passif sans eux ». L'alimentation énergétique repose d'abord sur les granulés bois produits par une nouvelle unité distante de 25 km.
Quant au réemploi, il a guidé l'organisation des lots de second œuvre : 50 % de ses matériaux proviennent de la réutilisation de portes et cloisons, moquettes, dalles de plafond, radiateurs en fonte, vitrages… Le bureau d'études Bobi Réemploi et l'entreprise Flexof ont joué un rôle décisif dans sa mise en œuvre, en lien avec le tout aussi déterminant duo formé par l'agence d'architecture Herrgott & Farabosc et Alpes Contrôles qui a pris la suite d'une première équipe avec laquelle la collaboration a été stoppée en 2019. « D'un tel projet pilote, nous tirons une grande leçon : pour qu'il réussisse, il faut que maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre se comprennent parfaitement », souligne Gilles Chevallier.