RT 2012 : à la recherche des bonnes formules

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Le monomur serait-il « un animal en voie de disparition » comme le suggère un de nos interlocuteurs de la filière béton ? Certainement pas, rétorqueront les industriels de la terre cuite. D’ailleurs ces briques de fortes épaisseurs voient leurs gammes s’enrichir, comme récemment chez Wienerberger avec le lancement d’une collection de monomurs remplis de laine de roche (épaisseur : 30, 36 et 42 cm, cette dernière bénéficiant d’un R = 5,44). Gérard Fouilloux, directeur marketing de Wienerberger France, explique : « La RT 2012 offre au monomur de nouvelles chances en introduisant plus de souplesse que les référentiels BBC Effinergie des années 2009-2012. On juge une performance globale ». Pourquoi les années RT 2005 et le BBC ont-elles été défavorables au monomur ? « Beaucoup de prescripteurs ont cru que pour obtenir le label, un coefficient de résistance thermique de 5 était requis pour les murs. Alors qu’un R > 3 pouvait être envisageable . Or la valeur R d’un monomur est généralement plus proche de 3 que de 5 », selon Gérard Fouilloux. Dans le contexte de la RT 2012, suivant Hervé Pétard à la FFTB, les monomurs ont des atouts, notamment dans le traitement des ponts thermiques intermédiaires au droit des planchers. Pour Sandra Bourgeois, de Bouyer-Leroux, « le monomur constitue un produit de niche, intéressant particulièrement dans le Sud » à cause du confort d’été. Le recul du monomur intègre aussi une dimension sociologique. Le produit touche une clientèle aisée, sensible à l’écologie, qui opte plus qu’avant pour la maison bois. De plus, le haut de gamme n’est pas forcément la seule priorité du marché actuellement qui cherche surtout à réduire les coûts de construction. Les maçonneries courantes, du type bloc ou brique de 20 cm, garderont une place majeure. Avec la RT 2012, tout dépend de l’isolant choisi, du système de chauffage, des équipements… Cette gymnastique intellectuelle est nouvelle. Faut-il miser sur le mur ou sur le chauffe-eau ? Il y a là quelque chose de ludique qu’illustre bien la BBclic de Blocalians. Mais le génie de la RT 2012 est d’avoir fixé un premier objectif - le Bbio -, garantissant la cohérence du projet au niveau du bâti, ce qui limite certains excès. « Le bon sens invite à miser plutôt sur la performance du bâti que sur les équipements ENR ou les VMC double flux évidemment moins durables… », remarque Hervé Pétard. Les maçonneries isolantes, qu’il s’agisse de briques, de blocs isolants, de béton cellulaire, ont aussi des arguments économiques. Sur un segment comme le groupé, les promoteurs peuvent être sensibles aux mètres carrés gagnés. Enfin, la veille technologique est essentielle. Le cas du bloc de pierre ponce le montre. Il y a deux ans, cette famille était encore marginale, à présent c’est la floraison des marques. Quelle sera la prochaine vogue ? Systèmes de blocs à bancher, coffrages isolants, bétons à base de bois ? Les pionniers sont souvent de petite taille et peinent à se faire connaître des distributeurs. Les changements technologiques à suivre peuvent venir des nouvelles matières premières (chimie minérale et autres), du design (forme du bloc ou de la brique), mais aussi du machinisme*.

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