« Le secteur du BTP est à la fois le plus exposé [aux risques professionnels], mais aussi celui qui informe le moins ses salariés », constate le baromètre de la prévention des risques professionnels réalisé par la société DEKRA Industrial, spécialisée dans l’inspection et la certification. Le secteur de la construction est en effet le moins bon élève en termes de rédaction et de mise à jour du document unique. Preuve que des progrès restent à accomplir en matière de prévention des accidents du travail.
Sur les deux dernières années, 10 % des chargés de prévention des entreprises du BTP interrogés* reconnaissent avoir connu un sinistre, et 6 % un accident grave ou mortel. Il est à noter que ces sondés se montrent davantage inquiets pour les riverains (26 %) que pour leurs propres collaborateurs (20 %) ; opinion qui montre peut-être que les préventeurs du BTP estiment avoir assez agi pour protéger leurs équipes (tous secteurs confondus, 92 % des entreprises se soucient pour leurs salariés !).
L’évolution de la réglementation, meilleure voie de progrès
Les chargés de prévention du BTP sont, par ailleurs, plutôt confiants concernant le comportement de leurs salariés face au risque. Tous secteurs confondus, ils sont 46 % à estimer que cela peut accroître les risques d’accident, dans le BTP ce chiffre chute à 21 %.
Dans le paramétrage de sa politique de prévention, le BTP semble faire davantage appel à des acteurs en interne (le coordonnateur SPS arrive en tête, cité par 38 % des sondés). Il fait moins confiance à d’autres interlocuteurs qui sont pourtant très cités par les entreprises des autres secteurs, comme les organes de formation, les bureaux de contrôle ou la médecine du travail.
Quel est le meilleur moyen pour continuer à progresser dans la prévention des risques ? La réglementation, qui est citée tous secteurs confondus par 89 % des personnes interrogées, quand 52 % évoque les conséquences pénales d’un sinistre. Mais encore trop souvent, dans le BTP, « le changement culturel survient le jour où, suite à un accident grave, le patron est convoqué devant les tribunaux », estime Laurent Crémoux, directeur Ile-de-France chez DEKRA.
*153 chargés de prévention d’entreprises du BTP ont été interrogés pour ce baromètre