Créé en 1988 par la profession pour répondre aux attentes des entreprises du BTP en matière de formation, l’Institut de formation du BTP à Dardilly (Rhône) – premier centre de formation d’apprentis sans mur en France – tourne à plein régime. En témoignent les dix nouvelles sections (CAP et Bac Pro) ouvertes à la rentrée 2006 et les sept déjà prévues en cours de discussion pour la rentrée 2007. L’accélération est forte : avec 710 apprentis (1re et 2e année) en 2006 des CAP, aux bac pro et BTS, dispensés en 31 sections au bénéfice contre 550 en 2005 !
Les jeunes «accros». « J’ai à cœur de rendre cet outil plus efficace et plus flexible pour répondre aux besoins de compétences, de recrutement et de formation, de nos entreprises insiste Pascal Jutan, président de l’IFBTP. Le BTP a besoin de bras et de têtes ». Conquis par la formation par alternance et par une nouvelle notoriété de la profession, les jeunes deviennent de plus en plus « accros » aux métiers du BTP. Les BTS BTP ont reçu chacun 160 candidatures pour un total BTP de… 60 places disponibles ; le bac pro TP fait à peine moins bien avec 150 candidats pour 30 places ; et le CAP canalisateur fait désormais le (trop) plein tous les ans !
« Le choix de nos formations ne se fait plus par défaut », se réjouit Sylvie Berland, directrice de la formation initiale. « Le niveau scolaire monte en conséquence, surenchérit Pascal Jutan. Ce qu’illustre l’exceptionnel taux de réussite de nos formations, meilleur pour l’alternance que pour le temps plein. » Les TP « cartonnent » à 100 % alors que le bâtiment fait à peine moins bien. Au final, 280 candidats sont admis pour un taux moyen de réussite de 94,44 % pour le niveau V et de 97,35 % pour le niveau III !
Seul écueil dans ce paysage quasi idyllique ou presque : la gestion de cette croissance et son financement. Deux sources alimentent la formation en fonds : la taxe d’apprentissage et les subventions (d’équilibre) du conseil régional Rhône-Alpes. Alors que la collecte via Acora BTP (collecteur de taxe d’apprentissage régional et premier en France pour le volume collecté) est passée de 10 à 13 millions d’euros entre 2004 et 2006, la ponction de l’Etat sur la taxe d’apprentissage a explosé de 0,9 million à 4,8 millions d’euros ! « Au nom d’une péréquation sur la destination de laquelle on ne connaît rien », grogne Pascal Jutan lors des dernières Assises de la formation, véhémentement rejoint par Guy Mathiolon, alors président de la Fédération Rhône-Alpes des TP.
Signe de la qualité des formations et de l’insertion professionnelle, trois ans après le diplôme on ne compte que 3 % de chômeurs avec 30 % des apprentis toujours employés dans leur entreprise de formation initiale…