Evénement

Rétrospective : L’ARCHITECTURE VIVANTE de Chanéac

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
PHOTO - portrait chan-ac2.jpg

Hors norme, l’œuvre déroutante de Jean-Louis Chanéac (1931-1993) exalte le revirement idéologique que connut l’architecture française entre les années 1960 et la fin des années 1980. L’exposition de l’union régionale des CAUE de Rhône-Alpes rend hommage à cette figure locale, Chanéac ayant exercé sa vie durant en Savoie. Sa pratique reste critique. Une vocation de peintre et une formation de technicien du bâtiment l’invitent à se définir comme un « artiste » dont « l’orgueil n’a jamais été brisé par l’enseignement institutionnel de l’architecture ». Chanéac garde sa liberté, le plaisir d’expérimenter, de construire et de le faire partager. Conscient de la rapidité de l’évolution démographique, il imagine dès 1958 préfabriquer l’habitat en usine, par modules transportés en camions. Mais il souhaite une « architecture industrialisée poétisée ». Les formes quadrangulaires laissent bientôt la place à des bulles. Le plastique, le polyester, les structures gonflables sont les matériaux ou les principes recherchés lors de ses investigations sur les « cellules ». Sa propre maison est dessinée en 1970 à l’image d’une cosse de pois. Il aspire en effet à la « réalisation d’espaces moléculaires qui puissent rivaliser avec les molécules créatrices de la matière vivante ». Ses métaphores biologiques cohabitent avec une véritable prise de conscience écologique. Ses villes utopiques en hauteur sont ainsi conçues pour économiser les sols. Chanéac est proche de Haüserman, Antti-Lovag. Il intègre le Groupement international d’architecture prospective (GIAP) en 1965. Il obtient en 1969 le Grand Prix international d’urbanisme et d’architecture. À partir de la crise de 1973, ses constructions en montagne quittent le champ de l’anticipation, par trop souvent incomprise, pour rejoindre un régionalisme attentif. « L’intégration du passé n’existait pas dans l’architecture prospective qui entendait renouveler radicalement le vocabulaire. »

Conçue avec l’aide de son épouse et principalement constituée de documents d’archives, maquettes, dessins, peintures, l’exposition retrace son parcours pour mieux le comprendre. La reconstitution de son atelier affirme la volonté de présenter une démarche de recherche. À caractère didactique, la rétrospective s’accompagne aussi d’une conférence et d’un voyage visant à faire découvrir les édifices in situ.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - portrait chan-ac2.jpg PHOTO - portrait chan-ac2.jpg
Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !