«Replacer Euralille au coeur de la ville»

Jean-Louis Subileau Directeur général de la Saem Euralille

Réservé aux abonnés

Comment se positionne l'aménageur par rapport à l'héritage de Rem Koolhaas ?

Les données programmatiques d'Euralille n'ont pas été inventées : les voies rapides existaient et la ville a su attirer en son centre la ligne du TGV. L'architecte Rem Koolhaas a fait le choix de mettre en scène ces contraintes, conformément à sa réflexion sur la ville contemporaine. Il a donné à l'opération une forme très expressive : mise à jour des réseaux, activités tertiaires plantées au-dessus du TGV... Sa vision « anticipatrice » traduit la mobilité qui caractérise le monde contemporain. Ce coeur réalisé autour de la gare constitue un bon moteur pour Euralille et s'impose à tous aujourd'hui comme le vrai contexte de l'opération. L'apport est vraiment positif, le potentiel fort.

Quels grands principes guident l'aménagement d'Euralille aujourd'hui ?

A mon arrivée en 1998, j'ai cherché comment produire un effet de levier sur l'environnement immédiat pour sortir l'opération de son relatif isolement. Il fallait replacer au coeur de la cité cette opération campée à la croisée des grands réseaux internationaux. L'attention s'est portée sur les liens à créer : finir le boulevard Carnot en direction du centre, rejoindre le faubourg de Saint-Maurice de l'autre côté des voies, raccrocher le quartier du Romarin, etc. Autant de relations à établir là où elles n'existaient pas ! Il s'agit aussi de créer une identité visuelle et une unité fonctionnelle sur un secteur qui s'étend sur 3 kilomètres.

Les opérations ont certes changé d'échelle, mais elles restent importantes, avec des unités d'environ 20 000 m2 pour les grands programmes tertiaires. Les hauteurs sont souvent établies à R 8, une échelle mieux perçue que les IGH d'origine, irrecevables par le marché actuel. De la ZAC initiale, il reste à développer le quartier de Chaude-Rivière qui représente 20 % de la capacité totale. Il constitue un enjeu de première importance sur la partie la plus embrouillée, comprise entre les gares et Lille-Grand-Palais. Tout y est remis à plat, la voirie et les programmes, afin de remailler le territoire et d'en clarifier la perception.

Comment s'inscrit, dans cette vision, la ZAC Euralille 2 ?

Lancé en 2000, l'aménagement de la ZAC Euralille 2, sous la coordination des architectes Dusapin-Leclercq et des paysagistes TER, participe de cette lisibilité globale. On cherche toutefois à constituer un quartier à l'identité bien marquée. On combine ici, comme au Romarin et à Saint- Maurice, une échelle métropolitaine - le boulevard Hoover, le futur siège de région - avec les ambiances plus domestiques du « bois habité », quelque 700 logements répartis dans la verdure. La volonté d'affirmer une architecture contemporaine sans concession demeure. L'ambition d'Euralille 2 est aussi de tirer vers le haut tous les quartiers attenants, par exemple le secteur de la porte de Valenciennes et ses grands ensembles au sud.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires