Qu’il s’agisse de la phase GPV (84 millions d’euros), à partir de 1998, ou de son relais par l’Anru, les importants crédits attribués à la ville du Havre pour ses quartiers nord (42 000 habitants) ont été consommés. C’est sans doute la raison pour laquelle la convention Anru a été parmi les premières signées au plan national, en octobre 2004, pour un montant global de 304 millions d’euros. « Notre démarche a été pragmatique, obéissant pour les différents quartiers à des logiques personnalisées », explique Dominique Dhervillez, DGA de la ville en charge de l’aménagement urbain, des grands projets et de la prospective.
Dans sa partie orientale (Caucriauville), l’urbanisation initiale était de bonne qualité, d’où un soin apporté aux réhabilitations et aux espaces publics (coulée verte). A l’ouest (bois de Bléville, Mare-Rouge, Mont-Gaillard), le projet urbain était moins bon. « D’où un recours à davantage de démolitions, le passage de logements collectifs aux logements individuels, avec des greffes périphériques sur des parties saines, sans délire urbain. Nous avons effectué un travail de couturier, recherchant la dignité plutôt que l’exemplarité, et faisant du quartier et non pas de la cité. C’est pourquoi nous n’avons pas eu recours à de grandes signatures, peu à l’aise avec l’habitat social », analyse Dominique Dhervillez. Sur les différentes opérations, la part revenant aux bailleurs sociaux (1) est montée à plus de 160 millions d’euros, en fonds propres ou emprunts. Pour les quartiers sud (800 ha, 17 000 habitants), anciennement à vocation portuaire et appelés à devenir le poumon économique de la ville, les enjeux étaient différents et les financements liés aux programmes communautaires Urban (30 millions d’euros). « Il s’agissait de requalifier l’habitat et de réhabiliter des friches », commente-t-il. Sur ce site, les projets réalisés (clinique, simulateur de pilotage, dépôt de bus) ou à venir (laboratoire universitaire, agence Quille, caserne de pompiers…) se comptent par dizaines. Enfin, nouvelle extrémité de la ville sur le plateau nord-ouest, un quartier verra le jour sur d’anciennes terres agricoles, avec plus de 1 100 logements « haut de gamme ». L’aménagement de cette zone a été confié à la Shema.
