Sans attendre de recevoir 480 millions de crédits de paiement du 1% logement, l’Anah emprunte auprès de l’Agence France Trésor pour tourner. Ses moyens (480 millions en crédits de paiement) sont abondés par le plan de relance : 200 millions en autorisations d’engagement mais 133 millions en crédits de paiement, auxquels s’ajoutent 20 millions pour humaniser l’hébergement d’urgence (les autorisations d’engagement égalent les crédits de paiement), 20 millions provenant du produit de la taxe sur les logements vacants et 10 millions de subventions d’Etat.
Les 200 millions du plan de relance se ventileront entre 100 millions pour remettre à niveau énergétiquement les logements de 50 000 propriétaires occupants modestes et 50 millions pour les copropriétés dégradées. Le reste est destiné à accélérer les Opah (Opérations programmées de l’habitat) en cours. Pour déclencher les travaux, l’Anah est prête à verser une partie des subventions aux propriétaires occupants comme aux syndics dès le début des travaux et non plus au fur et à mesure. Elle recherche avant tout des travaux énergétiquement efficaces, du type isolation ou changement de chaudière, à coût modéré (5000 à 8000 euros) et espère commencer cette action au deuxième trimestre. Pour l’humanisation des centres d’hébergement, « il faut à terme supprimer les dortoirs », estime l’ancien ministre du Logement, Marc-Philippe Daubresse, qui vient de prendre la présidence de l’Agence.
De son côté l’Anru voit sa capacité d’engagement de travaux accrue de 350 millions. Une somme qui s’ajoute aux 12 milliards d’euros du PNRU (programme national de rénovation urbaine) qui se déroulera jusqu’en 2013 et sera financé en totalité dès 2009 par le 1% logement. Mais, dans le cadre du plan de relance, 200 millions de crédits de paiement supplémentaires devaient être ouverts par la loi de finances rectificative 2009. Cette somme – qui ne s’ajoute pas aux 350 millions cités plus haut- compense les 120,8 millions de crédits de paiements annulés par la loi de finances rectificative de 2008. L’argent servira à accélérer et débloquer les projets déjà engagés qui risquent d’être mis en cause par la crise. « De nombreuses opérations en difficulté de financement, retardées ou revues à la baisse vont pouvoir démarrer en 2009 », assure le nouveau président de l’Anru, Pierre Sallenave.
D’ailleurs, il a prévu que l’avance initiale de 15% versée au démarrage des opérations de rénovation urbaine sera doublée si le maître d’ouvrage peut s’engager sur l’avancement concret des travaux dans les 12 mois suivants. Le 5 janvier, une circulaire a été envoyée aux préfets pour qu’ils recensent d’ici au 31 janvier les opérations prêtes à démarrer en 2009. L’objectif est de verser les avances au début du printemps 2009.
Par ailleurs, la phase de préfiguration et de mise en œuvre du programme national de requalification des quartiers anciens dégradés, voulue par Christine Boutin, va être lancée dans les prochains mois. Une vingtaine de quartiers seront choisis après un appel à candidature lancé dans les prochains mois. La phase opérationnelle ne débutera qu’à l’été 2010.