« Réinstaller les grands ensembles dans le récit urbain »

Bernard Reichen architecte-urbaniste

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Nous avons beaucoup trop tardé à traiter la question des grands ensembles. Le refus de l'héritage dans le début des années 90 a eu pour conséquence de diaboliser de façon irrationnelle la production urbaine des années 60. Un débat confus mélangeant rejet et fascination, une période de doute quant au rôle de l'Etat, et la crise économique, ont renforcé cet état d'esprit. Nous avons enfin compris que la démolition objective de quartiers devenus pathologiques, comme la patrimonialisation des architectures les plus abouties de cette époque, sont un seul et même projet. Il doit permettre la reconnaissance mais aussi la banalisation d'une période essentielle qu'il faut installer clairement dans le récit urbain . Théoriser la démolition comme un acte de projet est alors une nécessité pour accompagner un projet politique et entamer avec sérénité un nouvel âge de la ville. Réparer, ce n'est pas substituer une forme urbaine définitive à une autre, déjà pensée comme définitive par le mouvement moderne.

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