En 2008, 23 852 logements sociaux ont été financés en Ile-de-France au titre du plan de cohésion sociale et de la loi Dalo. Ce chiffre, en hausse de 12 % par rapport à 2007, se situe un peu en deçà de l’objectif fixé (25 500). S’y ajoutent 4 100 logements financés par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et 613 au titre du « programme des 30 000 ».
« Depuis la fin des années 90, la production de logements sociaux a plus que doublé », se félicite Pierre Carli, président de l’Aorif(l’Union sociale pour l’habitat d’Ile-de-France). Pour 2009, l’objectif s’établit à 28 500 logements sociaux, plan de relance compris.
Financements insuffisants
« Pour cette année, les budgets connus s’élèvent à 3,7 milliards d’euros alors que les besoins de financement sont estimés à 4 milliards, compte tenu de la hausse des objectifs et du renforcement de la part des PLUS (prêts locatifs à usage social) et des PLAI (prêts locatifs aidés d’intégration). Les financements apparaissent donc insuffisants », note Pierre Carli. Dans ce contexte, l’annonce par Icade de la vente de 32 000 logements en Ile-de-France suscite des inquiétudes. « Si ce projet aboutit et si des dispositifs de financement spécifiques ne sont pas mis en place, le rachat du patrimoine d’Icade risque d’entrer en concurrence directe avec le développement de l’offre et ne permettra pas de faire tourner la machine économique du BTP », estime le président de l’Aorif.
Alors qu’en 2007, le nombre de logements sociaux neufs avait atteint 68 % du total (le reste étant financé en acquisition-amélioration), leur part a reculé à 57 % en 2008. « Les logements sociaux représentent entre 25 et 30 % de la construction neuve globale. On n’en construira guère plus si la production dans son ensemble n’augmente pas », indique Pierre Carli. Selon lui, la faiblesse des mises en chantier en Ile-de-France – 3,5 logements pour 1 000 habitants contre une moyenne nationale de 5,8 – tient en partie à la « mauvaise occupation du sol ». « En première couronne, les COS dépassent rarement 0,7/0,8 contre 2,5 à Paris », précise-t-il, avant de conclure : « Le débat sur le foncier doit se transformer en débat sur les droits à construire. Le fait d’avoir une gouvernance qui se cherche constitue aussi un problème. »
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