Deux ans après sa création, la Conférence métropolitaine franchit une nouvelle étape en se structurant en syndicat mixte d’étude ouvert. « C’est un événement politique fondateur », s’est félicité Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, chargé de Paris Métropole et des relations avec les collectivités territoriales d’Ile-de-France, à l’issue des Assises de la métropole, qui se sont déroulées, le 25 juin, à Aubervilliers. Les 200 élus franciliens présents ont apporté leur soutien. Roger Karoutchi, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement et président du groupe Majorité présidentielle au conseil régional, s’est déclaré « favorable à la création de ce syndicat », après avoir lui-même proposé une telle structure en février dernier. « Ce syndicat est l’étape qui convient pour aujourd’hui », a commenté Bertrand Delanoë, maire de Paris.
Partenaire
Ouvert à toutes les collectivités territoriales franciliennes qui le souhaitent, ce syndicat mixte devrait être créé début 2009 (voir encadré). « Aujourd’hui, nous avons montré la volonté des élus de ne pas se laisser voler l’avenir du territoire par des décisions qui ne seraient pas en conformité avec ce qu’ils veulent », a déclaré Philippe Laurent, maire de Sceaux, membre du secrétariat de la Conférence métropolitaine. « L’objectif du syndicat mixte, c’est d’être un acteur essentiel au moment où Christian Blanc fera ses propositions. Il faut que soyons prêts à réagir quand la cloche va sonner », a ajouté Bernard Gauducheau, maire de Vanves, autre membre du secrétariat.
Invité à participer à ces assises, Christian Blanc, secrétaire d’Etat au développement de la région capitale, a rappelé le contenu de sa mission : déterminer une esquisse de projet pour la région parisienne d’ici à la fin de l’année et présenter des propositions au gouvernement sur des formes de gouvernance avant la fin 2009. « Nous allons beaucoup nous appuyer sur le syndicat mixte ouvert dans les prochains mois. Nous serons d’accord pour être un partenaire, et réciproquement, des travaux que vous allez mener », a-t-il promis.
Solidarité
Ces assises ont aussi fait apparaître un large consensus parmi les élus pour traiter en priorité la question de la solidarité financière et des inégalités territoriales. Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, s’est interrogé sur la nécessité d’un « changement de braquet » du Fonds de solidarité de la région Ile-de-France (FSRIF). « Un triplement des moyens alloués au FSRIF, qui serait alors doté de 500 millions d’euros, permettrait de garantir qu’aucune commune ne dispose de moins de 75 % du niveau de ressources régionales », a-t-il souligné.
De son côté, Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis, a annoncé qu’il allait demander à l’Etat la mutualisation des droits de mutation à l’échelle de la région, dès le 1er janvier 2009. Quant à Patrick Braouezec, président de la communauté d’agglomération Plaine Commune, il a plaidépour « un projet de développement de la métropole capitale qui devrait fonder son attractivité sur le principe de solidarité », la polycentralité étant, selon lui, la meilleure réponse pour y parvenir.