« L'efficacité des réservoirs Grands Lacs de Seine, situés en amont du fleuve est évidente, mais ils ne mettent pas les Franciliens à l'abri des inondations », a souligné Frédéric Molossi, président de l'établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs, le 19 novembre lors d'une conférence de presse. Il a rappelé que les quatre barrages-réservoirs sur la Seine et ses affluents, d'une capacité de stockage de 850 millions de m3, ont réduit de 65 cm le niveau des eaux de la crue de janvier 2018 à Paris. Le projet d'aménagement de La Bassée (Seine-et-Marne) renforcera le dispositif. Il consiste en une zone de stockage de 55 millions de m3, composée de 10 espaces endigués (casiers) entre Bray-sur-Seine et Marolles-sur-Seine (2 300 ha).
Après l'enquête publique qui se déroulera en juin 2020 pour trois mois, les travaux d'un premier casier pourraient débuter en 2022 pour une mise en service fin 2023. Cet investissement de 115 millions d'euros devrait faire baisser de 8 cm supplémentaires le niveau des eaux pour une crue comme celles de 2016 ou 2018. L'ensemble des 10 casiers - le calendrier de construction des neuf autres ouvrages n'est pas fixé - permettra une baisse des eaux de 20 à 60 cm.
Former aux bons comportements. Mais Frédéric Molossi met en garde : « Ces ouvrages écrêtent l'élévation des cours d'eau. Si une crue comme celle de 1910 survenait à nouveau, elle provoquerait 30 milliards d'euros de dégâts et ferait cinq millions de sinistrés. » Il apparaît donc indispensable de sensibiliser à ce risque. D'où la création par l'EPTB d'un nouveau service baptisé « Ensemble pour la prévention des inondations sur le bassin de la Seine » (Episeine), qui vise à améliorer les connaissances du risque inondation, former aux bons comportements face à un tel événement et mobiliser les acteurs : habitants, collectivités et entreprises par la création d'un site Internet, la mise en place de ressources pédagogiques et de formations gratuites…