Evénement

Refaire la ville : six exemples Marseille Trois bailleurs remodèlent la cité du « Plan d'Aou »

La requalification urbaine de ce grand ensemble des quartiers nord permettra de rénover ou reconstruire 250 logements et de raccorder la cité aux noyaux villageois.

Dominant les quartiers nord de Marseille, la cité du « Plan d'Aou » fait actuellement l'objet d'un traitement de choc. Il s'agit à la fois de réhabiliter certains immeubles, d'en démolir d'autres, de reconstruire sur place des logements neufs et, dans le même temps, de recoudre ce grand ensemble replié sur lui-même à la trame urbaine des quartiers environnants.

La ville de Marseille, l'Etat et les sociétés d'HLM présentes sur le site ont préparé cette opération depuis une dizaine d'années. Une maîtrise d'oeuvre urbaine et sociale (Mous) a été mise en place avec l'objectif d'élaborer un plan de relogement pour les familles touchées par la requalification de la cité. Parallèlement, les équipes du grand projet urbain (GPU) ont défini un schéma d'aménagement du nouveau quartier en gestation, mis au point les montages fonciers et financiers tout en assumant la coordination du projet en matière d'équipements, de réseaux et de voirie.

Au terme de ce travail préparatoire, les trois bailleurs sociaux présents au « Plan d'Aou » ont pris en charge les opérations sur le bâti. Cette phase opérationnelle a démarré au printemps avec la démolition progressive de deux immeubles (95 logements). L'espace libéré a permis à Provence Logis de réaliser sur le plateau une première tranche de 90 logements neufs (en locatif avec loyers maîtrisés) dont la livraison interviendra avant la fin de l'année. Sur ce chantier, Provence Logis a tenté d'apporter une réponse nouvelle aux aspirations des habitants : les surfaces habitables ont été accrues de 10 %, les étages réduits, les entrées d'immeuble repensées, les rez-de-chaussée traités en dénivelé, et de véritables rues ont été dessinées entre les blocs.

Dans le même temps, la société d'HLM a entrepris la réhabilitation de 94 autres logements, dont la plupart sont destinés aux familles éprouvant les plus grandes difficultés économiques et sociales. Là encore, le bailleur a fait valider sa démarche par les futurs locataires, son action étant soutenue financièrement par l'Etat (pourtant réticent par rapport aux démolitions) et par la ville de Marseille (au-delà des alternances politiques). A noter que la municipalité marseillaise accorde des aides exceptionnelles aux maîtres d'ouvrage présents au « Plan d'Aou » : 50 000 francs par logement neuf et 30 000 francs par logement réhabilité.

L'opération de démolition-réhabilitation-reconstruction concerne également deux autres sociétés : Logirem construit actuellement 35 logements et s'apprête, dans la foulée, à en réhabiliter une quarantaine d'autres ; et, de son côté, la Phocéenne d'habitation interviendra à partir de 2001 dans un programme de réhabilitation dont la finalisation est en cours. La collaboration entre les bailleurs permettra, à terme, la rénovation ou la reconstruction de 250 logements sur le site. Un site qui devrait « s'amalgamer » aux noyaux villageois de Saint-Antoine et de La Viste, ainsi qu'au centre commercial « Grand Littoral ». De nouvelles voies routières seront créées pour « fluidifier l'espace », tandis qu'un pôle d'échanges devrait voir le jour autour de l'ancienne gare SNCF de Saint-Antoine. Une manière de rapprocher le « Plan d'Aou » et les autres cités des quartiers nord du centre de Marseille...

PHOTO + DESSIN : Le programme combine réhabilitations, démolitions, reconstructions et un travail sur l'extérieur du bâti.

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