Evénement

Refaire la ville : six exemples Malakoff Cité du Million : une démolition-reconstruction à taille humaine

A Malakoff, la démolition-reconstruction de la cité du Million a été préférée à une opération de réhabilitation.

Construite en 1956, la cité du Million nécessitait une réhabilitation lourde pour remettre ses logements aux normes. En 1997, le préfet des Hauts-de-Seine a demandé une étude comparative entre une réhabilitation et une reconstruction. Bien qu'un peu plus chère, la solution de la démolition-reconstruction (70 millions de francs), retenue par l'Etat, va permettre de réorganiser tout un quartier de Malakoff. D'ici à l'année prochaine, l'office municipal d'HLM de Malakoff va donc démolir quatre des cinq bâtiments de la cité du Million, soit 110 logements sur un total de 138. Objectif : offrir 120 logements sociaux neufs mieux adaptés à la demande, en privilégiant les appartements de petite taille. L'opération de démolition-reconstruction de la cité du Million répond à un projet de quartier dans lequel la ville s'est particulièrement investie. Tout en occupant une surface équivalente, la cité du Million sera reconstruite en partie sur des emprises actuelles, ainsi que sur un terrain situé en face d'une école maternelle désaffectée.

Dans la future configuration du quartier, il est prévu d'aménager un mail piéton de 800 à 900 m de long sur la rue Pierre-Valette. Il aboutira sur un jardin public de 1 000 à 1 200 m2 qui, lui-même, accueillera un nouvel équipement public (centre social). Autour de la nouvelle artère piétonne - qui obligera à laisser les voitures au parking -, l'îlot va s'organiser en différents immeubles de petite hauteur (au maximum, R + 4 + combles). En façade de rue se trouvera également un petit bâtiment (R + 2) avec un passage sous porche qui donnera accès à 5 ou 6 maisons de ville. Ces dernières permettront, ainsi, d'établir une meilleure transition avec le quartier pavillonnaire qui borde la cité.

Des maisons de ville à la lisière du quartier pavillonnaire

Dans le cahier des charges, il est prévu de doter les immeubles de toits plutôt que de terrasses, de privilégier les balcons et les duplex, et d'aménager de grands logements en rez-de-chaussée en les dotant d'entrées indépendantes et d'ouvertures sur les jardins. D'ailleurs, autour des nouveaux bâtiments, l'Office a prévu de paysager 60 % des espaces libres. Sans attendre le résultat du concours d'architecture, qui sera connu fin septembre 1999, l'office d'HLM de Malakoff a d'ores et déjà commencé à préparer le relogement des actuels locataires. Relogés d'abord au sein du patrimoine de l'Office durant la première phase de l'opération, ils pourront ensuite être prioritaires et bénéficier d'un relogement sur place lorsque sera entamée la seconde phase de travaux.

Plus délicate est la question du niveau de ressources. En effet, la cité du Million est un site paupérisé : la plupart des locataires, qui sont en majorité des primo-habitants, ne peuvent percevoir l'aide personnalisée au logement (APL), et les loyers sont extrêmement bas. Pour éviter de placer les habitants dans l'incapacité de payer des loyers réévalués, l'Office va bénéficier de nouveaux fonds qu'apportera la municipalité de Malakoff sous forme de subventions sociales. Cet arrangement évitera à l'Office tout recours à l'emprunt. Dans ces conditions, l'organisme s'engage à ne pas relever les loyers au niveau du plafond standard conventionné. Résultat, après négociation avec le comité de pilotage de la direction départementale de l'équipement (DDE), les loyers ont été fixés à 30 francs le mètre carré de surface utile pour le PLA à loyer minoré et le PLA d'intégration, et à 34 francs le mètre carré pour le PLA classique. FICHE TECHNIQUE

Coût de l'opération : 70 millions de francs (plan de financement prévisionnel).

Maître d'ouvrage : office municipal d'HLM de Malakoff.

Calendrier de réalisation : jury du concours d'architectes, 29 juin 1999 ; désignation du lauréat, fin septembre 1999 ; lancement d'appel d'offres, quatrième trimestre 1999 ; lancement des travaux, deuxième trimestre 2000.

PHOTO : Le travail était d'autant plus délicat que la cité est habitée par des locataires très modestes.

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