Recul des mises en vente de logements: la faute aux maires et aux entreprises du bâtiment selon la FPI

Les promoteurs immobiliers ont du mal à décrocher des permis de construire. Et observent que leurs appels d’offres sont de plus en plus souvent infructueux.

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Chantier d'un immeuble de logements collectifs.

« C’est une rentrée « en même temps » : nous observons toujours l’appétence des acheteurs, mais les mises en ventes s’effritent », déplore Marc Villand, vice-président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI) et président de la FPI Ile-de-France. De fait, la FPI calcule une baisse de  12,7% entre le 2e trimestre 2018 et le 2e trimestre 2019, à 38 513 réservations.

Dans le détail, les logements vendus au particuliers reculent de 7,7% et ceux en bloc de 31,6% sur la même période. Les réservations des bailleurs sociaux sont divisées par deux sur un an (à 581 unités, contre 1 152 l’an passé) alors que les cessions aux investisseurs (assureurs, banques, etc.) reculent plus modérément (638 unités contre 750 l’an passé). Enfin, les résidences de service décrochent fortement de 41,2%. « On ne sait pas quel type de résidences services est concerné par ces mauvais résultats », déplore Marc Villand.

Les promoteurs régionaux souffrent plus que les autres

Pour la FPI, deux raisons expliquent ces mauvais résultats. D’abord, à un an des élections municipales, les maires rechignent à octroyer les permis de construire. « On fait la ville à 5 ans, or pour développer du logement abordable, des opérations de végétalisation… il faut la programmer sur 20 ans ! », tonne Marc Villand.

Ensuite, les chiffres en bernes s’expliquent par des coûts de travaux sont trop élevés selon la FPI. « Les appels d’offre sont plus longs, ils reviennent parfois infructueux sur certains lots, au point que parfois, les mises en chantier soient annulées, regrette Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI. Quand nous lançons un appel d’offre, nous observons en général des coûts 15% supérieurs à ceux budgétés, nous entrons alors en négociation, mais nous parvenons toujours à monter les projets. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’avoir 30 à 35% de surcoût, notamment sur les corps d’état secondaires. » Toutefois, chaque région a ses spécificités. « En Ile-de-France, les lots terrassement et gros œuvre sont plus difficiles à trouver [du fait des grands projets liés au Grand Paris, NDLR] », lance Marc Villand.

A côté de ces surcoûts, les promoteurs rencontrent « des difficultés à travailler avec des entreprises du bâtiment qui soient disponibles, avec suffisamment de ressources », ajoute Alexandra François-Cuxac.

Les mauvais résultats publiés par la FPI contrastent fortement avec ceux des grands promoteurs immobiliers, qui révisent parfois à la hausse leur objectif. « Les plus grands promoteurs sont des acteurs globaux, qui achètent de grands terrains en blanc en vue de les transformer alors que le plan local d’urbanisme ne correspond pas au projet. Ils s’engagent alors dans 4 à 5 ans de lobbying auprès des autorités locales », observe Marc Villand. Selon lui, ce sont plutôt les petits et moyens promoteurs, appelés régionaux, qui pâtissent du recul des mises en vente.

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