Le projet européen Restor a pour objectif de développer un système de nettoyage des façades par laser solide, de type Néodyme YAG.
Restor, lancé en 1997, regroupe sept partenaires de quatre pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Grèce). La coordination est assurée par Thomson-CSF Laser. « Cette année, nous avons réalisé un prototype intermédiaire (échelle 1/2), qui va permettre de récolter des informations techniques destinées à la mise au point du prototype grandeur réelle. Avec ce prototype, l'opération reste encore manuelle mais le bras optique articulé, permettant d'orienter le faisceau laser, a été entièrement revu », explique Christophe Simon-Boisson, responsable du projet chez Thomson-CSF Laser.
Le prototype à l'échelle 1/2 a été officiellement présenté à l'occasion de la campagne de restauration des portails de la cathédrale de Poitiers. « Le laser en démonstration offre une vitesse de nettoyage des parements deux à trois fois supérieure aux meilleurs lasers actuellement sur le marché », précise Martin Labouré, de l'entreprise Groux.
Dix fois plus rapide
Pour Philippe Bromblet, du laboratoire de recherche des monuments historiques, « cette nouvelle méthode ménage le support. Elle est appelée à remplacer les techniques traditionnelles de sablage, de ruissellement, ou d'abrasion par les poudres. » Le prototype définitif, qui devrait voir le jour l'an prochain, vise à une vitesse de nettoyage de 10 m2/h, soit dix fois supérieure à celle des lasers existants.
Pour atteindre cette vitesse, le laser développera une puissance moyenne de 80 watts, une durée d'impulsion de 6 à 8 nanosecondes, une longueur de spot de 30 mm et, surtout, un balayage automatique du faisceau qui exploitera l'intégralité des impulsions, ce qui est impossible avec un nettoyage manuel.
PHOTO : Le prototype à l'échelle 1/2 offre déjà une vitesse de nettoyage des parements deux à trois fois supérieure aux meilleurs lasers actuellement sur le marché.