La SA d'HLM du Beauvaisis construit quatorze pavillons au centre de Beauvais financés par un fabricant de vérandas d'Auneuil (Oise), Albert Beurier (39 ans) : « C'est la voie de capitalisation idéale pour ma retraite. Avec 150 000 francs, j'achète un terrain, je l'aménage et je récupérerai une maison qui me coûte le quart de son prix car je n'en jouis pas tout de suite. Mais c'est parfait, car je n'en ai pas besoin maintenant. »
Par bail à construction, Albert Beurier cède le sol à la SA qui assure la construction et l'entretien des logements par un emprunt au Crédit foncier garanti par la mairie de Beauvais. Dans vingt-cinq ans, il retrouvera un terrain valorisé, touchera les loyers et il pourra le transmettre à ses enfants sans être grevé d'impôt.
Claire Ollivier, directrice de la SA : « On ne doit plus puiser dans les fonds propres pour financer du PLI (prêt locatif intermédiaire), ni attendre les fonds d'Etat. » Les quatre-pièces de 84 m2 avec véranda, petit jardin et garage sont loués 3 900 francs par mois charges comprises, les cinq-pièces 4 400 francs. Le Cilova (le Comité interprofessionnel du logement de Compiègne) se charge de choisir des locataires parmi les salariés.
Pour mettre au point la méthode, Claire Ollivier a travaillé avec l'investisseur Victori et l'entreprise Quille. « Avec un bon site et une maison attrayante, nous avons un excellent produit d'investissement à proposer, c'est le cas avec ces pavillons conçus par Odet Baudin à Beauvais », explique Alain Laurier, directeur chez Victori. II prépare une opération similaire avec plusieurs investisseurs à Nanteuil-le-Haudouin (Oise), au sud de l'Oise, sur vingt-quatre maisons vendues autour de 300 000 francs pour 100 à 120 m2.
Plus largement, il va lancer une campagne de promotion et décliner l'idée sur des logements collectifs à Paris ou des maisons de ville en grande banlieue. Quant à José-Michaël Chenu, directeur bâtiment de Quille Picardie, il trouve là un moyen de relancer l'activité logement qui a baissé de 20 % depuis deux ans.