La réforme des PLA a des conséquences importantes pour Qualitel : jusqu'ici, les maîtres d'ouvrage qui certifiaient leurs opérations bénéficiaient d'une majoration de la subvention de l'Etat. Aujourd'hui, la seule mesure incitatrice, explique Claude Tréhin, directeur général de Qualitel, tient à la possibilité qu'ont les bailleurs sociaux de majorer les loyers des logements bénéficiant du label Qualitel HPE 3 et 4 étoiles (1), majorations justifiées par l'économie de charges (de chauffage) ainsi générée.
La perte de cette incitation tombe au moment où Qualitel subit la baisse des mises en chantier de logements neufs en général et d'en particulier : en 1996, l'organisme certificateur n'a décerné que 65 000 labels, soit 20 % de moins qu'en 1995, et il prévoit un recul analogue en 1997. Le secteur locatif, notamment social, a été le plus pénalisé l'an passé, tant en nombre d'opérations qu'en nombre de logements (- 20 %), et, pour 1997, Qualitel table sur un recul de 25 %.
En 1996, Qualitel n'a noté aucune baisse de son taux de pénétration - environ 50 % en nombre d'opérations, 60 à 65 % en nombre de logements - dans le logement social. Mais ses responsables avouent qu'ils ont du mal à prévoir le comportement des organismes après la fiscalisation des PLA, d'autant qu'ils rencontrent une difficulté supplémentaire avec la possibilité d'ajustement des loyers maximaux au niveau départemental induite par la réforme de la surface utile.
A l'heure où les interrogations se multiplient sur le prix de sortie des logements sociaux, Claude Tréhin part en guerre contre une idée qu'il qualifie de « fausse », à savoir que la qualité coûte cher. Exemples à l'appui (voir encadré), il montre que des logements labellisés sont sortis à des prix bas, tant en individuel qu'en locatif. « Dans la majorité des cas, les cahiers des charges additionnent les prestations par couches successives sans véritablement rechercher une optimisation de l'opération », déplore-t-il. « Plus on place en amont l'étude technique d'un programme, meilleurs seront les performances qualitatives et le rapport qualité/prix », souligne-t-il.
(1) Label Qualitel Haute Performance énergétique : label ayant des exigences plus élevées en matière thermique.
