Qualité de l'air : les engins de chantier dans le viseur des municipalités

Des villes comme Zurich et Berlin vont obliger toutes les machines y travaillant à s’équiper d’un filtre à particules. Le début d’une obligation générale ?

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Tous les engins de chantier sont motorisés au Diesel, un carburant dont la présence en centre-ville fait débat.

C’est dans l’air. Les machines anciennes et polluantes pourraient bien être bannies des centres villes sauf à changer leur moteur. Ce sera le cas à Zurich, en Suisse, et à Berlin, en Allemagne, qui vont obliger tous les engins de chantier y travaillant à être équipés d’un filtre à particules.

Les engins les plus récents en possèdent généralement un, mais pas les machines âgées de plus de 2 ans, c'est-à-dire l’immense majorité d’entre elles. « Nous devons prendre des mesures pour améliorer la qualité de l’air et pour lutter contre les émissions des moteurs Diesel qui sont dangereuses. 75% de cette pollution provient de la circulation automobile, mais le reste provient des trains, des bateaux et des engins. Même s’ils sont minoritaires, ils doivent eux aussi participer à l’effort d’amélioration » déclare Martin Lutz en charge de la politique environnementale de l’agglomération de Berlin.

Cette sévérité découle d’un constat : les municipalités ont la plus grande difficulté à se conforter à la directive européenne dite « Qualité de l’air » qui oblige à réduire la pollution en centre-ville. Celle-ci concerne surtout les particules fines issues de la combustion du gazole que l’Organisation mondiale pour la santé soupçonne d’être cancérigène.

Stupéfaction

Chez les constructeurs de machines, c’est la stupéfaction. « Nous avons déjà fort à faire pour harmoniser la réglementation Européenne entre tous les pays et voilà que les règles vont diverger d’une ville à l’autre ! » se lamente un lobbyiste du CECE, le syndicat européen des constructeurs de machines de chantier. Ils brandissent des arguments techniques pertinents : installer un filtre à particules sur un moteur qui n’a pas été conçu pour cela est une opération coûteuse, voire dangereuse. Et que penser des moteurs qui ont choisi une autre technique que le filtre à particules tout en étant parfaitement conformes aux nouveaux seuils d’émission ?

Par ailleurs les municipalités regrettent que les petits moteurs, ceux d’une puissance inférieure à 36 kW ne soient pas d’avantage réglementés alors que ce sont les plus utilisés en ville. C’est probablement autour de ce point que se trouvera le terrain d’entente. Ces petits moteurs pourraient bien à leur tour être soumis à une réglementation plus stricte, peut-être dès 2015. Mais cette future réglementation ne réglera pas le problème du parc actuel. Ces engins seront alors âgées 4 ou 5 ans seulement, autant dire dans la force de l’âge…

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