La Grande-Bretagne et l’Ecosse disposent de «National Trusts», des structures à but non lucratif qui gèrent nombre de sites patrimoniaux bâtis et naturels, grâce à des ressources propres et de très nombreux bénévoles. La structure britannique, plus que centenaire, s’occupe ainsi d’environ 500 sites, principalement des bâtiments et des jardins.
Pourquoi ne pas s’en inspirer pour ce qui concerne la France ? C’est le souhait qu’avait formulé, le 27 janvier dernier, lors de son discours de vœux aux acteurs culturels et à la presse, Rachida Dati, laquelle avait, dans la foulée, confié à Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux (CMN), une mission relative à «une initiative nationale permettant de faire vivre notre patrimoine par l'usage, l'engagement populaire et l'innovation dans les modes de gestion».
Changement d’échelle
C’est, dans ce contexte, que la présidente du CMN a remis, ce 3 juillet, son rapport (dont le contenu n’a pas été dévoilé…) : «Un National Trust français, une communauté engagée pour un patrimoine vivant». Celui-ci comporte «une vingtaine de propositions» destinées à «protéger, financer et faire vivre» le patrimoine français, selon Marie Lavandier, dont l’institution veille sur une centaine de monuments et sites historiques en France, du Mont-Saint-Michel à l'Arc de Triomphe. Ce projet de «National Trust» s'appuie sur trois piliers «protéger, financer et faire vivre, ce dernier étant souvent la pièce manquante» aux dires de Marie Lavandier.
«Le National Trust français existe déjà» a-t-elle assuré, en proposant un «changement d'échelle et de posture» et en assurant qu’il s’agissait avant tout de «fédérer» les nombreux acteurs du patrimoine en France : experts, professionnels, élus, associations, salariés et bénévoles. Il s'agirait de «passer d'une logique de fréquentation à une logique d'adhésion des publics», de «se détacher de l'obsession du financement» sans ajouter «une nouvelle organisation et une nouvelle couche institutionnelle» a ajouté la présidente du CMN.