Quel bilan tirer de l’année 2018 sur le marché du logement neuf ? Après plusieurs mois d’alertes sur le ralentissement de l’activité, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) dévoile ce jeudi 28 février 2019, les chiffres réalisés par le secteur l’année dernière. Comme attendu, la vente de logements neufs baisse en 2018 (-10,5%, à 150 783 sur 12 mois), avec une forte accélération en fin d’année.
« C’est satisfaisant en termes de volume mais inquiétant sur le long terme », souligne Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI, auprès du Moniteur.
Ventes aux investisseurs en forte baisse
Dans le détail, les ventes aux particuliers baissent de 7,3% (-3,2% au dernier trimestre), à 115 791 unités. Cette tendance globale marque une réalité plus contrastée. En effet, l’accession à la propriété se maintient à un niveau aussi élevé qu’en 2017. « Les fondamentaux restent bons (faiblesse des taux, maintien des aides publiques en zones tendues, confiance des ménages) et les anticipations raisonnablement optimistes », observe la FPI.
Mais, c’est du côté des ventes aux investisseurs que le bât blesse. Celles-ci se contractent très nettement (-13,2% par rapport à une très bonne année 2017). « Les discours politiques autour de la rente immobilière ont généré des inquiétudes et un attentisme », soutient Alexandra François-Cuxac.
Les résidences services connaissent quant à elles une forme de stabilité avec 5 400 logements vendus en 2018 (-1,8% sur un an), même si le segment a connu une forte chute au 4e trimestre (-31,3% par rapport au dernier trimestre 2017).
Manque d’offre
La tendance baissière est à son maximum sur les ventes en bloc. Ces dernières reculent de 22,4% sur un an à 29 592 logements pour revenir à leur niveau de 2016. Pour les deux tiers, il s’agit de ventes aux organismes HLM, qui ont dû baisser leurs dépenses d'investissement avec la réforme du logement social.
Pour la Fédération, la baisse tient avant tout plus à un manque de produits que de clients. Les mises en vente accusent ainsi un net recul (-11,1% sur un an, avec un quatrième trimestre 2018 considéré comme le plus faible T4 depuis 2014). « Certains territoires connaissent des chutes plus brutales, comme le Grand Est (-35%), Lyon (-29%) ou encore l’Occitanie Toulouse Métropole (-26%) », souligne Alexandra François-Cuxac. Conséquence : les prix continuent d’augmenter de 3,1% en 2018.
Le stock de logements disponibles à la vente diminue de nouveau et passe sous la barre des 100 000 logements. L’offre commerciale représente certes toujours plus de 10 mois de commercialisation, mais certains territoires tendus affichent des chiffres bien en-deçà, comme Brest Métropole (7 mois), La Rochelle (7 mois) ou encore Montpellier Méditerranée Métropole (7,7 mois).
Alerte en 2019
« Sonner l’alarme serait trop prématuré », assure la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), à l’occasion de la présentation des chiffres du secteur ce 28 février. En effet, les volumes de construction et de ventes de logements neufs restent élevés malgré leur baisse. L’accession à la propriété demeure dynamique, aidée par des taux de crédit immobilier très bas.
Malgré ces éléments positifs, la FPI craint tout de même un ralentissement de l’activité et anticipe le choc des élections municipales de 2020. « Pour éviter un trop grand creux de l’activité en 2020, il faudrait démarrer les chantiers cette année », avertit Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.