Les promoteurs ne cessent de le répéter : le marché du logement neuf est plus que jamais affecté par le manque d’offre. Tel est le message que la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a tenu à faire passer lors de sa conférence de presse trimestrielle ce 14 novembre.
« Nous observons une pression sur l’offre telle que nous avons connu une baisse des mises en vente de 20% sur les neufs premiers mois de l’année », a alerté Laurent Tirot, vice-président de la FPI et également directeur général adjoint de Bouygues Immobilier.
Entre janvier et septembre 2019, les promoteurs n’ont mis en vente « que » 81 469 logements, contre 101 718 l’année précédente sur la même période. « D’ici la fin de 2019, nous serons en-dessous des 100 000 mises en vente », a poursuivi Laurent Tirot.
L’offre en logements neufs est contrainte au point que le stock est inférieur à 9 mois de vente dans plusieurs métropoles, dont Rennes, Nantes, Strasbourg et la région Île-de-France. Conséquence : les prix poursuivent leur hausse (+4,7% entre les troisièmes trimestre 2018 et 2019).
Stabilisation des ventes au troisième trimestre
Pour l’organisation professionnelle, cette baisse de l’offre s’explique par une chute du nombre de permis de construire délivrés. A l’approche des élections municipales, les maires ne souhaitent pas accorder d’autorisations par crainte de l’impopularité et des recours. Par ailleurs, certains travaux aux coûts trop élevés freinent également les mises à l’offre de nouveaux logements.
Côté réservations, les ventes baissent légèrement (-3%) à 112 125 logements, sur les neufs premiers mois de 2019. Reste que le niveau demeure supérieur à 2014, et que les réservations sont stables au troisième trimestre (34 268 logements vendus, soit une hausse de 0,2% par rapport à un an plus tôt). Ce petit rebond marque une pause après plusieurs trimestres successifs de baisse. Il s’explique par une hausse des ventes en blocs, c’est-à-dire auprès d’investisseurs institutionnels (+22% au T3 2019, à 7674 logements).
Malgré ce point positif, l’heure n’est pas à l’optimisme pour les promoteurs, alors que les aides publiques sont dans le collimateur, avec un prêt à taux zéro (PTZ) et un dispositif Pinel pointés du doigt dans différents rapports.
L’Inspection générale des finances et le Conseil général de l’environnement et du développement durable estiment que le PTZ n’est pas suffisamment efficace en tant que tel et devrait donc être supprimé à terme. Un coup dur pour les promoteurs qui estiment que le dispositif a permis le financement de 35 000 à 40 000 logements en zones A et B1 en 2018.