Présidentielles : pour la Cdefi, il faut former davantage d’ingénieurs

La Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) regrette la place mineure accordée dans les débats de l’élection présidentielle à l’enseignement supérieur. Elle manifeste en outre son désaccord avec le projet porté par le Rassemblement national (RN).

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La Cdefi demande plus de moyens financiers et humains pour l’enseignement supérieur.

Le déficit d’ingénieurs diplômés en France est estimé chaque année à plus de 5 000 (1). A quelques jours du deuxième tour des élections présidentielles, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) attire ainsi l’attention sur la nécessité de former, dans les années à venir, davantage de ces professionnels indispensables pour permettre à la France d’innover et de répondre à ses défis industriels, écologiques et technologiques.

« Par la formation, la recherche et l’innovation, nos établissements jouent un rôle déterminant dans la construction d’une société plus juste, plus inclusive, mais aussi mieux informée et mieux équipée pour répondre aux défis climatique, écologique, de l’allongement de la vie ou de la réindustrialisation de nos territoires », font valoir les écoles d’ingénieurs. Elles déplorent profondément la place mineure qu’a occupée l’enseignement supérieur dans les débats depuis le début de la campagne présidentielle.

Plus de moyens financiers et humains pour l’enseignement supérieur

Ce n’était pourtant pas faute, pour la Cdefi, d’avoir adressé dès janvier dernier ses propositions aux candidats. Parmi elles donc, un renforcement des ressources financières et humaines de l’enseignement supérieur en général, et notamment des écoles d’ingénieurs, pour former les futurs ingénieurs et scientifiques dans de bonnes conditions, et accroître ainsi le nombre de jeunes diplômés.

La Cdefi plaide également « pour un renforcement de la promesse républicaine d’égalité des chances et de la diversité des recrutements », afin de stimuler davantage de vocations scientifiques et technologiques « quelles que soient les origines sociales des élèves ». Autre idée : renforcer les liens entre recherche universitaire et entreprises, « pour que tous les talents contribuent aux innovations de demain ».

Incompatibilité avec le projet du RN

Les écoles d’ingénieurs souhaitent voir ces politiques publiques déterminées en début de quinquennat dans une loi de programmation pluriannuelle de l’enseignement supérieur.

Ouverture à toutes les diversités, participation active à la construction de l’espace européen de la recherche et de l’enseignement supérieur, mais aussi mobilité des élèves à l’étranger ou encore accueil et intégration d’étudiants européens et internationaux, de publics éloignés ou de boursiers… « Les écoles d’ingénieurs ont été créées sur un socle humaniste qui place les valeurs humaines au centre de toute préoccupation », appuie par ailleurs la Cdefi.

L'exercice à venir de ses missions « nécessite un État dont les valeurs reposent sur cette vision humaniste de la société, mais aussi sur des principes non négociables tels que la liberté inconditionnelle d'enseigner, de chercher et d'étudier ». Des sujets fondamentaux qui, aux yeux de la Cdefi, sont « irrémédiablement incompatibles avec tout projet présidentiel construit sur des fondements extrémistes ». Elle fait ainsi part de son « désaccord profond avec le projet de société porté par le Rassemblement national (RN) et sa candidate », et appelle « à en tirer toutes les conséquences lors du vote du 24 avril prochain ».

(1) Étude réalisée par le cabinet EY pour l’OPIIEC, 2018, LIEN

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