Premier jour, première annonce. En ouverture du 83e Congrès HLM à Nantes le 3 octobre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a promis un « choc de décentralisation d’ici le premier semestre 2024 ». En résumé : « transférer les droits, les devoirs et les financements », pour augmenter les marges de manœuvre des collectivités sur la politique du logement, « sous le regard de règles nationales », a-t-il précisé.
Cette déclaration s’inscrit dans le cycle de réunions lancé en février dernier. Christophe Béchu, l’ancien ministre du Logement Olivier Klein et la toujours ministre des collectivités Dominique Faure avaient alors écouté les propositions de cinq associations d’élus locaux, en première ligne face à la crise du logement.
85 000 agréments en 2023
Quelques minutes avant l’intervention du ministre, Michel Ménard, président socialiste du département de Loire-Atlantique, avait demandé au gouvernement de « donner des réelles marges pour relancer la production HLM » en supprimant, par exemple, la réduction du loyer de solidarité (RLS). Une mesure qui date de premier quinquennat macronien.
Le gouvernement était également dans le viseur de Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes. « Moins de production de logements égale moins de production de logements sociaux », a-t-elle lancé à Christophe Béchu, assis au premier rang en salle plénière. Le gouvernement anticipe près de 85 000 agréments en 2023, après les 95 679 logements sociaux autorisés en 2022, considérée comme une mauvaise année par les bailleurs sociaux.
Baisse des logements autorisés et commencés, allongement de la file d’attente pour obtenir un logement social… « La crise n’est pas un horizon mais une méchante réalité », a déclaré Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH).
En pleine tempête, l’ancienne ministre écologiste du Logement a rappelé le rôle essentiel des organismes HLM qu’elle représente, notamment pour la rénovation urbaine : « Les bailleurs sociaux portent, avec le soutien des prêts de la Caisse des Dépôts, plus de 60% des investissements et contribuent pour 25% au budget de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). »
Pacte de confiance
Certes le gouvernement est accusé de tergiverser face à la crise, mais l’heure est à l’unité. « Dans notre pays fracturé », Johanna Rolland s’est félicitée du « consensus » autour de la question du logement, « du patron du Medef au patron de la Fondation Abbé Pierre, (…) sur le diagnostic et les solutions ».
Au nouveau ministre du Logement Patrice Vergriete, attendu les 4 et 5 octobre à Nantes, de détailler « les annonces que vous attendez », a encore promis Christophe Béchu aux congressistes. Outre des mesures complémentaires au projet de loi de finances 2024, une signature du pacte de confiance entre le gouvernement et le monde HLM est espérée par le maire divers gauche de Dunkerque. La réussite de son baptême du feu en dépend.