«D’abord, achever Port 2000. C’est la priorité. » Dès son arrivée en octobre dernier, Laurent Castaing, directeur général du GPMH (Grand Port maritime du Havre), a martelé cette antienne. Commencés à l’été 2007, les travaux de la phase 2 (200 millions d’euros) du nouveau terminal à conteneurs vont bon train. Pour la troisième et dernière phase (700 m2 de quais, postes 11 et 12), les enquêtes publiques devraient être lancées avant l’été. But : obtenir les autorisations administratives au titre de la loi sur l’eau fin 2009. Parallèlement, les gigantesques travaux de dragage permettant d’assurer aux porte-conteneurs géants des profondeurs d’eau de 17,50 mètres vont commencer au printemps. Seul bémol à ce projet emblématique : la crise économique.
Prolongementdu grand canal
L’impact de la crise a été violent sur les trafics portuaires depuis le début de l’année. Il risque de freiner les ardeurs des opérateurs privés qui doivent investir lourdement en superstructures (terre-pleins, portiques, etc.).
Tous les autres grands projets structurants du GPMH sont évoqués dans le « projet stratégique », prévu dans la loi de réforme portuaire du 4 juillet 2008. Laurent Castaing doit le présenter à son conseil de surveillance le 3 avril. Au-delà des turbulences sociales, préjudiciables déjà aux résultats du port en 2008, qu’il risque de déclencher, ses grandes lignes ont été défrichées par une cellule mise en place depuis plusieurs années, connue sous le nom de Port 2020. Dans quel ordre ces projets émergeront-ils ? Au fil des semaines, les priorités peuvent changer.
À l’automne dernier, le prolongement du grand canal du Havre tenait la corde. Dans le but de favoriser les modes doux de transport (fer, fleuve), il s’agirait d’achever un ouvrage commencé dans les années 1960 et de le relier au canal de Tancarville pour rejoindre la Seine après deux écluses, sur une longueur, selon l’option retenue, de 3,5 à 10 km.
Chantier multimodal
Ce projet reconnu d’intérêt national fin 2008 fera l’objet d’un « grand débat public » courant 2009. Il est inscrit au contrat de projets État-région 2007-2013 pour un montant de 200 millions d’euros.
Deux autres projets du même ordre figurent également dans les cartons du port : celui d’un « chantier multimodal » (116 millions), mixant argent public et privé, devrait être attribué à Projénor après appel d’offres européen fin 2008 ; et celui d’une écluse fluviale (200 millions) desservant Port 2000. Mais on pourrait citer également la redistribution des bassins intérieurs ou le doublement de l’écluse François 1er…
