Le Canadien Polycor a officialisé, ce mercredi 6 septembre, sa prise de contrôle de Rocamat, le premier producteur français de pierre naturelle, projet qu’il avait dévoilé en février dernier. Déjà actionnaire minoritaire depuis 2018, il fait grimper sa participation à 90 % du capital, le solde étant détenu par le promoteur Verrecchia.
La transaction, d’un montant non communiqué, rend Polycor propriétaire d’un ensemble de 30 carrières en France – réparties entre trois pôles principaux, Bourgogne, Poitou-Charentes et Picardie – complété d’implantations dans le Gard, en Meuse ou encore en Dordogne. Soit une activité d’extraction cumulée de 35 000 mètres cubes par an de pierre calcaire comprenant quelques « crus » parmi les plus prestigieux de France, comme la pierre de Saint-Maximin qui a façonné le Paris haussmannien, celles de Tuffeau en Charente, de Massangis dans l’Yonne et Comblanchien en Côte-d’Or. « Nous rassemblons ainsi plus de 50 nuances de pierre, de plus tendres aux plus dures, un spectre inégalé », commente auprès du Moniteur Jonathan Cantin, directeur général de Polycor France.

20 millions d’euros d’investissements programmés
Ces matériaux rejoignent ensuite quatre unités de transformation pour la confection de pierres de taille massives, situées à Ravières (Yonne), Saint-Maximin (Oise), Chauvigny (Vienne) et Vilhonneur (Charente). Ces outils plus industriels vont bénéficier d’un programme significatif de modernisation. « Nous allons leur consacrer un investissement de 20 millions d’euros sur 10 ans », annonce Jonathan Cantin, directeur général de Polycor France. Dans un premier temps, l’effort (d’un montant d’un peu plus de 5 millions d’euros) sera concentré sur Saint-Maximin : la production y sera déplacée à proximité immédiat de l’actuel site, d’ici à la fin 2024.

Le périmètre Rocamat repris représente un effectif de 160 personnes et un chiffre d’affaires annuel de 23 millions d’euros. L’acquisition « conforte notre position de leader mondial de la pierre naturelle », souligne Jonathan Cantin, en portant le parc de carrières du groupe à 80, pour 24 usines de fabrication à l’origine, l’an dernier, d’un chiffre d’affaires de 370 millions de dollars canadiens soit environ 255 millions d’euros.
La qualité des pierres du carriériste français jouera ainsi un rôle clé dans la stratégie de Polycor : imposer la pierre naturelle comme un vecteur essentiel de la « construction verte et responsable de demain, grâce à sa durabilité exceptionnelle et sa faible empreinte carbone », expose dans un communiqué Patrick Perus, le P-DG du groupe canadien de 1 500 salariés. « C’est là que prend tout son sens notre partenariat avec Verrecchia, en vue du développement immobilier en pierre de taille », ajoute Jonathan Cantin. Il n’y aura toutefois pas d’exclusivité avec ce promoteur pour la réalisation d’opérations, précise le dirigeant.