Les émissions de polluants acides sont en baisse dans l'ensemble de l'Europe. Selon une récente étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN), les émissions de SO2 (dioxyde de soufre) ont diminué de moitié entre 1980 et 1994, sous l'effet de différents facteurs : augmentation de la part du gaz naturel et du nucléaire dans plusieurs pays et création de centrales thermiques plus propres. De leur côté, les émissions de NOx (oxydes d'azote) ont diminué de 13 % entre 1987 et 1994, mais le développement du transport routier ne permet pas d'espérer dans l'immédiat une réduction substantielle. Quant aux émissions de NH3 (ammoniac), issues de l'activité agro-sylvicole, elles ont stagné car elles ne font l'objet d'aucune réglementation.
Il existe une forte disparité entre les principaux émetteurs de polluants acides : l'Allemagne vient en tête, suivie du Royaume-Uni, de la France, de l'Italie et de l'Espagne. Mais, sous l'effet des vents dominants (d'ouest, de sud et de nord), les retombées apparaissent très élevées au centre de l'Europe.
En France, les émissions acides ont diminué de 41 %, notamment grâce à la réduction des émissions de SO2. Au-delà des aléas climatiques, la diminution des dépôts acides dans l'Hexagone (31 % de 1985 à 1994), est surtout le résultat de la baisse des émissions dans les pays voisins : alors que les dépôts de SO2 ont diminué de moitié en Europe entre 1985 et 1994, ils n'ont chuté que de 26 % en France au cours de la même période. Les dépôts de NOx, issus principalement du transport routier, n'ont baissé que de 5 % en France contre 7 % dans le reste de l'Europe. Quant aux dépôts de NH3, ils ont augmenté, la France détenant même le triste record d'être le premier émetteur de l'Union européenne, à cause de l'épandage des lisiers en Bretagne.
