Le récent rapport de l'association caritative Shelter a fait l’effet d’une bombre outre-Manche. Mettant en lumière "la part d'ombre du boom de l'immobilier", il révèle que plus d'un million de petits britanniques n'ont pas de domicile fixe ou vivent dans des logements insalubres.
Créée en 1966 après la diffusion de "Cathy Come Home" ("Cathy rentre à la maison"), un documentaire choc de Ken Loach sur ces gens qu'on n'appelait pas encore les SDF (sans domicile fixe), l’association Shelter estime que les choses ont empiré depuis.
"Le nombre de familles logées dans des logements temporaires est passé de 6.400 en 1976 à plus de 100.000 aujourd'hui", accuse l'ONG londonienne, dans un rapport destiné à marquer ses 40 ans d'existence.
Et le problème ne cesse de s'aggraver. Le nombre de familles sans domicile fixe a ainsi progressé de 17% depuis 1997 et l'arrivée des travaillistes au pouvoir avec Tony Blair dans le fauteuil de Premier ministre, souligne Shelter.
En cause principalement, selon cette association caritative, le manque criant de logements sociaux, avec une baisse de 87% de la construction d'habitation à loyers modérés durant les 30 dernières années, et des prix au mètre carré devenus exorbitants pour les candidats à la propriété.
"Depuis 1960, le prix d'un pain a ainsi été multiplié par six, mais une maison est 60 fois plus chère aujourd'hui", souligne le directeur de Shelter, Adam Sampson, selon qui le film de Ken Loach est toujours d'actualité, 40 ans après.
"Aujourd'hui, Cathy a encore moins de chance qu'à l'époque de retrouver une maison", regrette Adam Sampson.
AFP