Lentement mais sûrement, les planchers à coffrages (ou bacs) collaborants sont en train de devenir une technique à part entière qui intéresse les maîtres d'ouvrage et les maîtres d'oeuvre chargés de construire les étages courants, terrasses et parkings d'immeubles de bureaux, de locaux industriels et maintenant de bâtiments pour l'habitat collectif. Sans compter, en réhabilitation lourde, les planchers de 9 m entre murs existants ou ceux associés à des poutres préfabriquées en béton armé. Si la consommation de coffrages collaborants progresse de 15 % par an, comme dans les années 1986-90, c'est parce que ces planchers ont de quoi séduire.
L'association d'un béton coulé sur des profilés métalliques - servant successivement de coffrage et d'armature - permet d'utiliser la résistance à la traction de l'acier et la résistance à la compression du béton. Mais l'intérêt pour les produits de Corus/Monopanel, Haironville et PAB ne s'arrête pas là. La légèreté, la facilité et la rapidité de mise en oeuvre (installation par deux personnes sur plusieurs niveaux, coulage du béton en une seule fois, facilité de découpage pour des réservations) leur donnent un avantage en termes financiers. D'autant que le contreventement des structures par les planchers est un atout important de la construction mixte, en particulier en zone sismique. Et que la variation des formes et des dimensions des nervures des profilés permet de retenir plus ou moins de béton et de réaliser des planchers minces jusqu'à 3 m de portée ou des planchers de 4 à 6 m à l'aide de coffrages profonds (il est vrai plus gourmands en béton).
Face à cette batterie d'avantages par rapport aux dalles pleines et aux pré-dalles en béton, il reste quand même quelques interrogations. Celle sur les techniques des connecteurs, en termes de calcul et de mise en oeuvre, la pose en usine de goujons soudés étant encore préférée au soudage sur chantier à travers la tôle de coffrage. Et celle sur la prévention des transmissions latérales du bruit entre logements, qui conditionne le développement de la technique dans l'habitat collectif.
Au-delà de ces problèmes, l'intérêt même du plancher collaborant devient très faible si l'on souhaite un plafond esthétique en sous-face sans rapporter un plafond suspendu. Heureusement, il existe dans ce cas des solutions élégantes avec les planchers collaborants bois-béton. A moins que l'on recherche un effet particulier en laissant apparent le bac. Une solution limitée dont les architectes peuvent tirer parti pour l'ambiance intérieure.
Réhabilitation avec conservation de la structure en bois existante
Dans le cas d'une réhabilitation avec conservation de la structure en bois existante, on implante aussi des connecteurs métalliques sur les poutres et solives pour favoriser la collaboration avec la dalle (de compression) en béton (système Sylvabat-AT.3/99-332, CERT Structure, ...).
Pour la construction neuve, la nouvelle technique Lignadal (l'avis technique est en rédaction finale) associe à l'aide de connecteurs en bois, une « pré-dalle » en bois - constituée de planches assemblées les unes aux autres - et une dalle de compression en béton. L'assemblage des planches crée une sous-face lisse ou décalée très esthétique.
Un avantage qui s'ajoute à l'économie de béton, à l'amélioration de l'isolation phonique et de l'inertie thermique, et à la protection de l'environnement (stockage du gaz carbonique dans le bois) que favorisent ces associations de matériaux.
En savoir plus
« Planchers à bacs collaborants », J-D Antropius, éditions du CTICM.
Haironville, 03. 29. 79. 85. 85.
Corus/Monopanel, 01. 53. 09. 98. 84.
PAB, 01. 47. 17. 97. 36.
Lignalithe (Lignadal), 04. 77. 96. 30. 60.
Paris Ouest Constr. (Sylvabat), 01. 45. 87. 71. 80, 04. 76. 35. 66. 10.
Jean-Louis Doury, CSTB Marne-le-Vallée, 01. 64. 68. 83. 76.
Jean-Daniel Antropius, Corus, 01. 53. 09. 98. 84.
SCHEMAS :
1) Plancher collaborant (bois/béton) pour réhabilitation - Les connecteurs disposés sur l'ancien solivage, associent le bois au béton.
2 ) Type de plancher à coffrage collaborant (acier/béton) - Les grandes nervures creuses (en sous face) contribuent à réduire la quantité de béton.
TABLEAU : Planchers collaborants (fabricants, produit, certification, caractéristiques du produit, destinations, commentaires)
Planchers acier/béton sous avis technique
Planchers bois/béton sous avis technique
Sources : JD Antropius (Corus)/CTICM, CSTB.