Interview

Pierre Jonnard : « Un changement consolidé auprès de nos clients »

Un an après la transformation d’Imerys Toiture en Edilians, le PDG de l’entreprise Pierre Jonnard dresse le bilan de cette nouvelle identité. Et trace les perspectives du marché pour 2020.

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Pierre Jonnard
Pierre Jonnard

Il y a un peu plus d’un an, vous annonciez le changement de nom d’Imerys Toiture, devenant Edilians. Comment cette transformation s’est-elle déroulée ?

Pierre Jonnard : Nous avons naturellement travaillé le rebranding, en modifiant la signalétique des usines, le packaging des produits et nos sites Internet. Notre présence à Batimat nous a permis de consolider ce changement auprès de nos clients.

Vos clients ont-ils intégré cette transformation ?

P.J. : Nos couvreurs restent attachés aux marques de terroir, bien plus qu’à Imerys hier et à Edilians aujourd’hui. Ils posent avant tout de la Ste-Foy, de la Huguenot, de la Gélis… Toutes ces marques ont été conservées. Quant à nos clients négociants, ils sont davantage attachés à la marque ombrelle. Notre enquête clients annuelle nous a démontré que le nouveau nom était bien ancré dans les esprits, d’autant que nous avons gardé la couleur bleue, comme trait d’union entre les deux marques.

Vous annonciez l’an dernier un développement autour de deux axes, l’innovation et la croissance externe. Où en êtes-vous en termes de nouveaux produits ?

P.J. : Nous avons lancé de nouvelles tuiles plates, avec des modèles grand format (Stretto) pour les toits à faible pente ainsi que des solutions haut de gamme pour la rénovation (Anteis, Elixir). Nous avons également présenté récemment Sarkeo, le premier panneau d’isolation de toiture avec un classement au feu aussi élevé. Nous avons lancé la première tuile photovoltaïque en rouge-orangé, et nous déclinons désormais le solaire sur support Terre Cuite sur plusieurs de nos gammes, comme Alpha aujourd’hui et Rhona 10 et HP10 demain. Enfin, la gamme Resiwood propose de nouvelles solutions en matière d’habillage durable de planches de rives.

Côté croissance externe, où en êtes-vous du développement ?

P.J. : Nous avons acquis un petit atelier de zinguerie (Haute maitrise de la technique de soudage pour les eaux pluviales) qui viendra renforcer notre activité Profimo. Nous avons aussi effectué notre première acquisition à l’international, avec l’entreprise portugaise Umbelino, qui nous ouvre des marchés nouveaux à l’export tout en renforçant notre expertise dans les produits émaillés. Durant cette année, nous avons également remis à niveau nos participations, en montant à 100 % du capital dans l’ensemble de nos filiales, notamment Profimo et Luxol et simplifié notre organigramme juridique (absorption de diverses filiales).

Comment l’activité en France s’est-elle comportée en 2019 ?

P.J. : Globalement, le neuf a mieux résisté que ce que nous avions anticipé, notamment parce que les constructeurs ont construit cette année des maisons individuelles qui n’avaient pu être démarrées l’année précédente. En revanche, la rénovation n’a pas été à la hauteur des attentes, du fait d’un manque de main-d’œuvre dans les entreprises. Une reprise du marché a toutefois été observée plus significativement dans le Sud, ce qui nous a challengés, vu que cette région n’est pas celle où nous sommes le plus fort.

Et comment envisagez-vous 2020 ?

P.J. : Nous sommes dans l’expectative, notamment vu le risque d’arrêt du PTZ dans les zones A2 et B2 et C. Les dernières évolutions à l’Assemblée nationale sont plutôt positives, mais nous restons très prudents. Par ailleurs, nos inquiétudes demeurent quant au manque de main-d’œuvre dans les entreprises. La formation a été insuffisante ces dernières années, et le cycle de formation d’un couvreur restant long, la tension risque de durer et de poser un problème de capacité sur le marché.

Edilians pourrait-il apporter une réponse à ce problème ?

P.J. : Nous réfléchissons en effet à développer une offre de formation rapide, qui ne répondrait pas à tous les besoins d’une entreprise de couverture mais permettrait de faire face au plus urgent en complément des offres de nos cinq centres de formation agréés.

Certains de vos concurrents se développent sur toutes les solutions de toiture, en pente ou plate. Est-ce une voie pour Edilians ?

P.J. : Edilians n’est pas convaincu par les solutions d’étanchéité telles qu’elles existent aujourd’hui sur le marché. Les fortes pluies récentes dans le Midi démontrent la nécessité dans cette région, où les pluies sont rares mais violentes, de pentes en toiture pour évacuer les eaux. Nous nous intéresserons au toit plat le jour où nous identifierons une solution offrant la même durabilité, entre 35 et 50 ans, que celle d’un toit en pente.

Edilians a-t-il accompli sa révolution digitale ?

P.J. : Sur notre site, un couvreur peut aujourd’hui préparer sa commande et la basculer en commande dans son négoce préféré. Il est accompagné pour ne pas oublier un produit ou un accessoire. Quant au particulier, il  peut consulter nos produits, caractériser son projet et être mis en contact avec trois couvreurs. Edilians s’assure que deux au moins apportent une réponse, à partir d’un club fondé sur un engagement des professionnels.

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