Approuvé le 27 juin par la commission européenne, le document unique de programmation (Docup) des crédits consacrés à l'objectif 2 des politiques régionales octroie 909 millions à la Picardie pour la période 1997-1999. Des aides en augmentation, puisque la région avait obtenu 797 millions pour la période 1994-1996.
Pour 33 %, les fonds sont dévolus à la modernisation du tissu industriel, et, comme l'affirme Jean-Louis Dufeigneux, préfet de Région, « c'est notre façon d'affirmer notre implication pour relancer l'emploi ». L'enveloppe qui s'élevait à 200 millions entre 1994 et 1996, passe effectivement à 300 millions. Les représentants de la Commission affichent une certaine confiance dans l'efficacité des aides en Picardie, car c'est une zone d'un seul tenant, où il est possible d'appliquer un programme cohérent : le Docup concerne en effet tout le nord de la région, le département de la Somme en entier, plus les deux tiers de l'Aisne, soit 56 % de la population dans une région de tradition très industrielle.
Zone pilote pour l'environnement
Le Docup 1997-1999 poursuit les mêmes objectifs que son prédécesseur avec les mêmes dérogations liées au statut de zone pilote européenne pour l'environnement. Sont donc financés les travaux de protection de la nature, la valorisation des déchets, la formation aux métiers de l'environnement, les investissements touristiques liés à la qualité des espaces et la formation des personnels.
La Commission de Bruxelles accepte de subventionner à 50 % l'achat de terres destiné à préserver des sites rares et « contribuant à la notoriété et à l'attractivité de la Picardie ». L'enveloppe tourisme s'accroît de 32 %, « compte-tenu de son impact important sur l'économie locale ». Par ailleurs la construction d'une station d'épuration à Abbeville bénéficiera d'une aide destinée à protéger la baie de Somme classée « espace de niveau européen » et garantira une bonne fréquentation touristique sur des plages propres.
La demande d'aides est pléthorique, et plusieurs budgets, comme l'environnement et le tourisme, sont déjà largement entamés. Aussi la sélection des aides à venir s'annonce-t-elle comme sévère et obligatoirement liée à la création d'emplois durables, explique le préfet.
II y a d'autant plus d'urgence qu'une dernière dérogation autorise Saint-Quentin à « mordre » sur les autres lignes à hauteur de 32 millions pour aménager sa zone franche et ce, avec des taux majorés. « Ces subventions, qui viennent renforcer le fonds de développement local mis en place par le conseil régional et les ressources nationales liées à la politique de la Ville, devraient donner un coup de pouce à cette agglomération », estime Jean-Claude Broutin, vice-président du conseil régional.