Pour plagier ici l'aphorisme de Jean-Luc Godard, le palmarès 2020 des prix organisés par « Le Moniteur » et « AMC » n'a pas récompensé juste des architectures, mais bien des architectures justes. Et généreuses de surcroît. Tel a été l'avis du jury réuni le 23 novembre sous la présidence de Marc Barani, qui a décerné l'Equerre d'argent à la Toulouse School of Economics. L'édifice, signé par l'agence irlandaise Grafton Architects, associée aux toulousains Vigneu & Zilio, accueille des chercheurs au cœur du centre historique de la ville. Justesse de l'analyse programmatique, pertinence de la réponse apportée et générosité dans sa traduction spatiale ont été saluées par les jurés, sensibles au souffle qui parcourt ce bâtiment couronné d'un « cloître en plein ciel ».
Le prix de la Première œuvre, attribué à l'Atelier de l'Ourcq pour six logements participatifs à Romainville (Seine-Saint-Denis), distingue une démarche volontaire qui embrasse, dans sa résolution, « une série de questionnements sur la banlieue, ses paysages, sa réalité sociale ».
Pour l'habitat, le tandem Bruther-Baukunst, signataire de la résidence Rosalind-Franklin et d'un parking réversible à Palaiseau (Essonne), a séduit par son ahurissante maîtrise technique et esthétique, fruit d'un travail « rigoureux, sensible, d'une cohérence totale ».
Toutes qualités que se disputent aussi le théâtre du Maillon à Strasbourg (LAN), le Pôle des cultures numériques à Nantes (LIN/F.au) et la requalification du quai de Southampton au Havre (Michel Desvigne, Inessa Hansch), lauréats de leur catégorie.