Quelle est la situation du logement dans les Pays de la Loire ?
Avec 19 750 logements commencés en 2023 (- 29 % sur un an), nous avons atteint un niveau historiquement bas.
C'est la première fois depuis plus de vingt ans que nous passons sous la barre des 20 000 unités. On peut parler d'une année calamiteuse. Nous vivons une crise extrême de la production, mais aussi de la demande. Avec 2 852 réservations nettes en 2023, en baisse de 37 % par rapport à 2022 et de 50 % par rapport à la moyenne décennale, la région ne retrouve pas son souffle. Le recul des mises en vente se concentre principalement sur Nantes et, dans une moindre mesure, Angers.
Des villes comme Laval ou Le Mans et les marchés littoraux semblent mieux résister. En Vendée, les ventes progressent même de 12 %, et cette valeur surperforme de 37 % la moyenne décennale. La production du logement social est aussi fortement impactée sur la région avec seulement 67 % de réalisation par rapport aux objectifs et même 40 % pour la métropole nantaise.
Justement, la situation est particulièrement préoccupante sur ce territoire…
Effectivement, si elle reste attractive, notamment en termes d'emplois, la locomotive de la région en matière de logement est presque arrêtée en gare. En 2023, on ne décompte que 661 réservations nettes sur la métropole nantaise, en baisse de 59 % par rapport à 2022, ce qui représente près de cinq fois moins que la moyenne décennale.
Les retraits du marché sont en forte progression ; ils représentent 782 logements sur l'année, d'avantage que les ventes à l'unité. Bref, la métropole décroche. Parmi les explications, on pense que le PLU métropolitain, en affectant l'économie des projets, y est pour quelque chose. Résultat, elle se fait quasiment rattraper par l'agglomération d'Angers (560 ventes, - 41 %) ou la métropole de Tours (510 ventes, - 49 %) et largement distancer par celle de Rennes qui totalise 1 120 ventes (- 38 %).
Dans les signaux positifs, on peut évoquer le plan de relance local en cours et le fait que Nantes Métropole a été sélectionnée par l'Etat parmi les 22 territoires engagés pour le logement, avec l'île de Nantes et Pirmil-les-Isles.
On attend maintenant les conditions de mise en place de ce dispositif.
Comment voyez-vous l'année 2024 ?
On constate un léger desserrement des conditions de financement. Même tendance à la baisse concernant les prix. Mais l'avenir ne se prédit pas, il se construit ! Il nous faut relancer la machine collectivement. Car répondre au besoin de logements pour tous les ménages reste un sujet brûlant, pour lequel il faut embarquer l'ensemble des acteurs, en évitant d'opposer les besoins ou la destination des constructions qui ne génèrent que des débats stériles.
