Comment voyez-vous la création du label « Quali-Grenelle », présenté à l’occasion de Batimat ? Il implique l’écoconditionnalité, c’est-à-dire la réservation des travaux éligibles à l’éco-PTZ et au CIDD aux seuls professionnels qualifiés.
Je vois une première chose, c’est que ECO Artisan est reconnu « Grenelle Environnement », donc c’est une marque reconnue par l’État. Si l’écoconditionnalité est décidée par les pouvoirs publics, alors la qualification des entreprises est inéluctable pour les travaux de performance énergétique aidés par l’État.
Récemment, plusieurs enquêtes ont montré que certaines entreprises du bâtiment se s’étaient pas encore emparé de marchés porteurs comme le BBC ou l’accessibilité. Comment analysez-vous cela ?
Le contexte économique morose fait que certains essaient d’optimiser leurs marchés existants et n’ont pas encore fait une priorité de s’ouvrir à ces nouveaux marchés. C’est dommage, car nous serons très bientôt obligés d’atteindre les objectifs BBC et d’améliorer la performance énergétique des bâtiments existants. Certes, l’accessibilité et le BBC représentent un surcoût, mais ils constituent aussi des marchés émergents. Ainsi, les entreprises ont tout intérêt à faire des efforts en termes de formation. Si l’on ne disposait pas de ces marchés, la situation économique de nos entreprises serait bien pire ! Nous continuerons donc à insister sur ces thèmes, comme nous le faisons avec la création des labels ECO Artisan et Handibat. Si nos entreprises ne s’emparent pas de ces sujets, de plus grandes leur prendront la place. Il faut également dire que la nouvelle génération d’artisans me semble plus ouverte à ces activités.
Comment s’annonce, aujourd’hui, l’année 2012 pour vos entreprises ?
Après une hausse de nos chiffres d’affaires au premier semestre 2011, nos carnets de commandes ont diminué au troisième trimestre. Nous nous attendons donc à un début d’année 2012 très difficile. Les prix vont rester à un niveau bas, et nous craignons une diminution des résultats nets. Nous redoutons dans un tel contexte que les charges soient plus pesantes pour nos entreprises. La loi sur la réduction des délais de paiement inter-entreprises joue également en notre défaveur, puisque nos clients particuliers ont tendance à payer en retard. Nous tenons parfois, envers eux, le rôle du banquier !
Quelles sont donc vos priorités ?
La priorité pour beaucoup d’entreprises, aujourd’hui, c’est de remplir le carnet de commandes, rentabiliser les chantiers et surveiller au plus près leur trésorerie. Celles qui peuvent se le permettre pourront aussi investir pour gagner en efficacité. C’est important, dans la mesure où certaines annonces du gouvernement nous déstabilisent. Par exemple, sur le maintien de la TVA à 5,5 % sur l’entretien-rénovation, rien n’est acquis. François Fillon a parlé de maintenir un taux réduit, mais sans préciser ce taux ! Sur cette question de la TVA, nous sommes très mobilisés et restons en contact avec tous les ministres de Bercy.