Comme beaucoup d’entreprises, Orvif a utilisé la période de ralentissement d’activité liée au confinement pour réinterroger son positionnement. Une analyse d’autant plus utile que la société, spécialisée en sanitaire-chauffage, avait déjà connu une année 2019 difficile : si le chiffre d’affaires enregistrait une légère hausse, le négociant avait subi des pertes financières sur son dernier exercice comptable. Une part de ces difficultés peut bien sûr s’expliquer par les troubles successifs traversés par Paris et sa petite ceinture. Les attentats terroristes, puis les Gilets jaunes et les grèves de transport ont sévèrement affecté l’activité liée au tourisme – une situation que la pandémie est encore venue aggraver.
Pro plutôt que particulier
Mais pour Isabelle Roux, présidente d’Orvif, l’explication ne pouvait se résumer à des facteurs extérieurs, sur lesquels il est impossible d’agir. « Nous avons remis nos méthodes à plat, et nous avons considéré que la force d’un négoce familial et indépendant comme le nôtre résidait avant tout dans le service que nous pouvions offrir au professionnel, explique-t-elle. Ainsi, nous évoluons sur u marché très concurrentiel en termes de prix, mais nous sommes un des seuls à proposer aux pros une livraison gratuite dans la demi-journée. » L’entreprise mise aussi sur son stock et l’expertise de son équipe pour continuer à faire la différence. Autre point fort d’Orvif, selon sa direction, sa salle d’expo dédiée au carrelage, facilitée par l’adhésion du distributeur à Caréso, la branche carrelage d’Algorel.
En revanche, Orvif se déleste de ses deux salles d’exposition en sanitaire, tournées vers le grand public (SEH Halimi et Le Coq au Bain, ouvert en 2016). « Il existe un marché parisien, mais beaucoup d’intervenants sont arrivés ces dernières années, estime Olivier Noël, responsable marketing et communication d’Orvif. De plus, Internet crée un effet prix qui rend les affaires compliquées avec le grand public, notamment dans la robinetterie. »
Oxygène
Choisir les pros plutôt que le grand public (même si les particuliers seront toujours les bienvenus dans le showroom Bastille Carrelage), c’est donc une façon pour Orvif de se repositionner sur son marché historique où elle apporte le plus de valeur ajoutée. « Nous savons que le CA 2020 sera en baisse, et celui de 2021 également puisqu’il ne sera plus à périmètre constant, avance Isabelle Roux. Mais nous cherchons à nous redonner de l’oxygène. » Outre le carrelage, Orvif mise aussi sur les gammes exclusives développées pour Algorel par de grandes marques comme Grohe ou Jacob Delafo, ainsi que sur la MDD d’Algorel, Domao. De quoi retrouver de l’élan à l’heure où l’activité est quasiment revenue à la normale, et où les acteurs franciliens auront rapidement la tête tournée non plus vers le Covid, mais vers les JO 2024.