Optimisme modéré en 2022 pour le neuf (Baromètre LPI-SeLoger)

Après une année 2020 extrêmement compliquée, le marché de l’immobilier est reparti en 2021. Mais l’association LPI, qui regroupe 12 acteurs majeurs de l’immobilier (SeLoger, BNP Paribas Immobilier, Crédit Logement, Crédit Mutuel…) estime que des soutiens publics insuffisants ainsi que les nouvelles mesures exigées par la Banque de France ont freiné l’accession à la propriété sur les territoires ruraux et intermédiaires.

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logement neuf chantier immeuble construction promoteur social
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Le pire serait-il passé ? Selon le baromètre annuel LPI-SeLoger, publié le 16 décembre dernier, la réponse est incontestablement oui : « la croissance a rebondi, le pouvoir d’achat des ménages s’est ressaisi et le taux du chômage a reculé́, gommant les conséquences de la récession de 2020 ». Les Français, plus confiants en l’avenir, ont recommencé à envisager des projets à long terme, dont font partie les emprunts immobiliers.

Les transactions sont donc logiquement reparties à la hausse cette année : +6,2% par rapport à 2020, année sinistre et sinistrée en raison du premier confinement et de l’arrêt brutal de l’activité. Les prix ont eux aussi continué de monter : +0,8% dans l’ancien et surtout +1,4% dans le neuf.

Baisse des prix en zones rurales

Cette hausse du neuf, qui ne peut que réjouir le secteur, doit cependant être nuancée : en réalité, le rythme de la progression des prix, lui, s’est nettement ralenti. En 2020, les prix du neuf avaient en effet grimpé de 4%... Par ailleurs, la disparité est très forte entre le prix des maisons neuves, en baisse de plus de 12,5% en 2021, et celui des appartements neufs, en hausse de 4,5% cette année.

Pour comprendre cette différence entre le marché des maisons et des appartements, il est nécessaire de bien distinguer les très fortes différences territoriales. En Ile-de-France, mais aussi en PACA et en Rhône-Alpes, où les prix sont plus élevés qu’ailleurs et le marché parfois très tendu, la hausse des prix s’est poursuivie. En revanche, en Bourgogne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté, Haute-Normandie, Lorraine et Picardie, régions plus rurales, où l’on trouve plus de maisons, les prix ont reculé de 4 à 5%.

Hausse des tarifs pour 2022

Le baromètre LPI-SeLoger se veut pourtant optimiste : en 2022, la hausse des prix des logements neufs devrait se renforcer, en raison de la pénurie de biens disponibles constatée sur la plupart des territoires. Mais si cette hausse devrait être supérieure à celle de 2021, elle restera nettement en-deçà des années précédentes : le rebond ne serait que de 2 à 3% selon les prévisions du baromètre, « compte tenu des difficultés rencontrées par la demande pour accéder au crédit ».

En effet, à compter du 1er janvier prochain, la banque de France a resserré les conditions d’accès à l’emprunt pour éviter le surendettement des ménages : entre autres, le montant des mensualités des emprunteurs ne pourra pas excéder 35% de ses revenus, assurance incluse. La durée maximale du crédit, elle, sera portée à 25 ans maximum. En mettant ainsi le curseur sur le taux d’endettement et non plus le reste-à-vivre comme auparavant, les autorités financières peuvent exclure du marché des ménages solvables mais trop endettés à leurs yeux. Les marges sont aussi plus réduites pour ceux qui achètent un logement pour la première fois. Souvent jeunes, ces emprunteurs ne disposent pas toujours d’un apport suffisant - environ 10% - et peuvent donc de moins en moins compter sur des prêts longs.

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