Achat de Silix TP & Environnement, cession de Raboni en Normandie : comment comprendre ces deux opérations simultanées ? Que disent-elles de la position de BME France sur le marché français ?
BME vient de racheter deux entreprises en Espagne et un reseau de magasins de bricolage au Portugal. En France, nous avons procédé à deux actions simultanées, mais totalement indépendantes l’une de l’autre. D’une part, nous avons acquis Silix TP & Environnement, dans la droite ligne de notre volonté de développer notre présence sur le marché des travaux publics. Cette belle entreprise, bien gérée, avec une excellente relation clients et plusieurs fois récompensée par des trophées, dont les Trophées du Négoce, nous a séduits.
D’autre part, nous avons cédé l’activité de Raboni en Normandie, fidèles à notre stratégie de mailler les grandes villes, dans une approche urbaine et suburbaine. Nous avons d’ailleurs gardé le site de Rouen, qui entre dans cette vision.
Pourquoi jugez-vous le négoce TP stratégique en France ?
L’accent est mis en France sur les investissements dans les infrastructures, avec des dynamiques porteuses sur des cycles longs. Busca remporte un vrai succès en Ile-de-France, et nous souhaitons l’élargir à d’autres régions. L’expansion se fera là où on trouve des opportunités d’acquisition ou d’ouverture de nouveaux sites. Nous avons déjà entamé un mouvement vers le Nord, avec des agences ouvertes depuis deux ans à Amiens et Lille, et désormais vers l’Est avec l’acquisition de Silix TP & Environnement.
Les agences Silix TP & Environnement passeront-elles sous pavillon Busca ?
Cette entreprise a plus de 70 ans, il nous faut rester humbles et bien comprendre son business et ses clients. Pour l’heure, l’enseigne Silix sera conservée.
Concernant Raboni, votre ambition est donc de développer l’enseigne en ville ?
Nous visons effectivement les zones urbaines et suburbaines. En Ile-de-France, notre Histoire est forte et notre réseau, même s’ il est déjà conséquent, peut et doit s’étoffer largement. Notre objectif est de parfaire notre maillage en IDF et progressivement l’étendre autour de ce point central.
Votre volonté d’acquisition reste intacte ? Le climat semble s’y prêter !
Nous souhaitons effectivement poursuivre les acquisitions, mais nous n’achèterons pas n’importe quoi à n’importe quel prix. Quant au climat, je ne suis pas certain qu’il soit spécialement favorable à la concentration. Il n’y a pas, contrairement à ce qui se produit dans d’autres pays européens, de vague soudaine d’opportunités. Il y a déjà eu plusieurs belles opérations ces dernières années ! Le marché est structuré au niveau national par de beaux acteurs bien installés, la suite se jouera sur des challengers régionaux, souvent au moment où le dirigeant souhaite passer la main, quand il n’y a pas de succession naturelle dans l’entreprise.
Le développement de BME en France ne passe-t-il que par le négoce matériaux et TP ? Seriez-vous intéressé par d’autres branches, comme le sanitaire-chauffage ?
BME est déjà présent dans le sanitaire-chauffage dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la Suisse, la Belgique. Mais pour la France, je souhaite que nous nous concentrions sur le développement de Raboni et de Busca. L’élargissement de l’activité n’est pas à l’ordre du jour.
L’environnement semble prendre une importance nouvelle dans le négoce. Comment vivez-vous cette question chez BME ?
Pour BME, l’environnement est avant tout une question d’engagement. Chariots électriques, réduction de nos déchets… : nous faisons déjà beaucoup, sans forcément le dire. Ce sujet monte en effet en puissance, et implique nos fournisseurs pour qu’ensemble nous proposions des solutions constructives nouvelles. A nous de monter en puissance sur la logistique décarbonée et de savoir prendre à bras le corps la question des déchets de chantier. Le sujet environnemental est aussi une composante forte de notre marque employeur, car nos collaborateurs partout en Europe sont fiers de travailler dans une entreprise engagée en la matière.
Comment regardez-vous le secteur du négoce, après les dix-huit mois que nous venons de traverser ?
Je suis fier de travailler dans ce secteur, qui a su se montrer essentiel. Malgré tout ce que nous avons traversé, il n’y a pas eu d’interruption, et nous avons pu montrer la force du maillage et du réseau, tout cela grâce au comportement de nos équipes qui partout ont été exemplaires. Et face à l’émergence accélérée du digital et aux difficultés d’approvisionnement, la profession prouve à nouveau sa capacité d’adaptation. Avec plus que jamais l’humain au cœur du dispositif.