Menace sur l'autoroute A69 : le chantier suspendu à une décision du tribunal de Toulouse

La juridiction a commencé à examiner le dossier de l'autoroute A69, après que la rapporteure publique s'est prononcée pour une annulation de l'autorisation du chantier.

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Chantier de l'autoroute A69
Sur le chantier de l'A69.

La rapporteure publique du dossier de l'A69, Mona Rousseau, a pris la parole devant le tribunal administratif de Toulouse, lundi 25 novembre 2024.

Elle a ainsi pu exposer des conclusions qu'elle avait déjà fait connaître la semaine dernière aux parties concernées : État, entreprise concessionnaire et opposants au projet.

La magistrate indépendante se prononce pour une annulation totale de l'arrêté de mars 2023 autorisant la liaison autoroutière entre Castres et Toulouse qui fait l'objet depuis plusieurs mois d'une vive contestation de la part des écologistes.

Selon elle, il n'existerait pas de « raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) » justifiant la construction de l'A69. Elle a notamment jugé « excessif » d'invoquer une « véritable situation d'enclavement » du sud du Tarn.

L'avocat d'Atosca, concessionnaire de l'A69 en charge des travaux, Carl Enckell, s'est inscrit en faux contre cet argument, estimant, entre autres, que « l'on ne se rend pas compte de la dépendance des habitants périurbains à la voiture ».

Sur la même ligne, le maire Divers-droite de Mazamet, Olivier Fabre, a estimé, quant à lui, que « l'arrêt éventuel du chantier serait catastrophique » et pourrait « retarder le désenclavement routier du sud du Tarn qui est très attendu ». Un argument régulièrement avancé par les partisans du projet autoroutier, parmi lesquels le président PS du Conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, le député Renaissance Jean Terlier ou la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga.

De leur côté, les opposants dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques, et soulignent que l'actuelle route nationale est loin d'être saturée.

La juridiction devrait faire connaître sa décision dans un délai de quinze jours.

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