« Nous travaillons déjà sur les scénarios de reprise d’activité », Alexandre Marchetta, directeur général de Mecalac

Le spécialiste français des matériels urbains de construction, Mecalac, vient de fermer son usine d’Annecy-le-Vieux jusqu’au 31 mars. Son directeur général se prépare à cette période d’inactivité et se projette d’ores et déjà sur une reprise qui s'annonce difficile.

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Alexandre Marchetta
Alexandre Marchetta, directeur général du groupe Mecalac.

« Lundi 16 mars, nous avions déjà pris la décision de fermer nos sites d’Annecy-le-vieux et Albens (Haute-Savoie) dès le lendemain. La situation devenait trop difficile en interne pour  maintenir l’activité. Les gens avaient peur », relate Alexandre Marchetta, directeur général de Mecalac.

Aujourd’hui, ne reste plus qu’une dizaine de personnes dans le siège d’Annecy et 6 autres dans l’entité parisienne du groupe « afin de maintenir l’accès aux pièces détachées et à l’assistance technique, mais aussi d’assurer la logistique. Pour les autres salariés, télétravail ou chômage partiel est de rigueur en fonction de la nature de la mission et des situations personnelles de chacun », poursuit le dirigeant qui attend « davantage d'informations de l'exécutif concernant le chômage partiel appliqué aux cadres ».

Seul point positif, le fabricant n’a pas encore enregistré d’annulation de commandes. Une maigre consolation au regard des difficultés qui s’accumulent. « Il devient de plus en plus difficile de trouver un transporteur pour passer une frontière en Europe. C’est un bazar sans nom », souffle Alexandre Marchetta. 

En Allemagne, en Angleterre et en Turquie, les usines toujours ouvertes

Pour toutes les entreprises la situation est complexe, mais peut-être plus encore pour celles dont l’activité s’étend largement à l’international. « Pour l’heure, notre usine allemande près de Hambourg est toujours en service. Je pense néanmoins que d’ici la fin de la semaine ou le début de la prochaine, elle fermera également. Concernant nos implantations industrielles en Turquie et en Angleterre, la fermeture n’est pas encore à l'ordre du jour », détaille M. Marchetta.

Et après…

« Fermer temporairement une usine, ce n’est pas le plus dur. Absorber la rupture d’activité et son impact sur la trésorerie, sans oublier d'anticiper dès aujourd’hui la reprise s’annoncent beaucoup plus compliqué. Même lorsque la production repartira, le chiffre d’affaires ne reviendra pas immédiatement du fait des délais de paiement de 45 jours. Enfin, il faudra nous adapter au contexte économique troublé qui suivra la crise sanitaire. Nous y travaillons d’ores et déjà. Les dix à quinze jours à venir seront consacrés à compiler des données afin de simuler les différents scénarios possibles de reprise ».

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