L’activité a-t-elle repris sur vos chantiers en cours ?
Oui. Le 20 avril, l’activité a repris sur les sept chantiers, qui représentent environ 300 logements. Nous les avions suspendus dès le 16 mars à la demande des entreprises. Ce sera une reprise en mode dégradé. Cela correspondra à 25% de ce qu’on pourrait faire en temps normal.
Comment allez-vous procéder ?
Notre priorité est de tout mettre en œuvre pour que les salariés des entreprises se sentent en sécurité. Chaque chantier est un cas particulier, déjà parce que chacun est à un stade d’avancement différent. Nous avons analysé la situation de chacun d’eux afin d’appliquer au plus juste le guide de recommandations de l’OPPBTP. Pour cela, nous avons passé beaucoup de temps en conf-call avec les architectes, le coordonnateur SPS et les entreprises. C’est un jeu d’équilibriste.
Nous avons planifié l’intervention de chaque corps d’état afin qu’ils interviennent à tour de rôle : par exemple, trois jours pour l’un, deux jours pour l’autre. Sur un autre chantier, à un stade avancé, nous avons aménagé dans les logements des bureaux, des sanitaires et des réfectoires afin d’éviter toute co-activité.
Quels sont les freins à la reprise ?
Outre l’obligation de travailler en mode dégradé pour éviter la co-activité et la problématique des approvisionnements, nous nous heurtons aux riverains dérangés par le bruit sur les chantiers et au manque de disponibilité des concessionnaires de réseau. Sur un de nos chantiers, nous sommes au stade de finition. Nous aurons du mal à réaliser les raccordements et les mises sous tension prévus parce que les opérateurs comme Orange et Enedis concentrent leurs efforts sur les travaux d’urgence.
Vous affirmez qu’Habside doit être solidaire...
En effet. Nous vivons une crise majeure. Nous devons entretenir une relation forte avec tous les acteurs de la chaîne de construction pour qu’ils tiennent dans cette période particulière où nous fonctionnons tous en mode dégradé. Certaines entreprises ne peuvent pas, par exemple, travailler faute de fournitures.
Comment s’exprime cette solidarité ?
Nous honorons les factures de nos fournisseurs. Ensuite, nous avons pris le parti de prendre à notre charge les surcoûts liés à la sécurisation des chantiers : doublement des sanitaires, achat des masques ou des gants, ... Dans cette logique, nous allons commander 5000 masques destinés aux entreprises qui en manqueraient.
De la même façon, au moment de la fermeture de nos sept chantiers, nous avons annoncé aux entreprises que nous prendrions en charge les frais de gardiennage. Pour s’assurer du respect des prescriptions en termes d’hygiène, nous avons désigné un « homme-clé » qui a comme mission d’accompagner tous les jours les entreprises dans le nettoyage des installations d’utilité commune.
Dans certains cas, cela a consisté à signer un avenant au contrat de l’entreprise de gros œuvre. Dans d’autres, nous avons signé un contrat spécifique avec un prestataire que nous prenons en charge à 100%.